En visite à Nantes pour soutenir Foulques Chombart de Lauwe, le candidat de la droite aux municipales, le président des Républicains ne s’est pas privé, jeudi, de torpiller le bilan sécuritaire de la maire socialiste sortante, Johanna Rolland, comme son projet d’ouvrir la ville aux sans-papiers.

Pleins feux sur l’insécurité – et sur «l’échec patent de la gauche municipale». Pour sa première visite de terrain pour la campagne municipale des Républicains à NantesBruno Retailleau n’a pas retenu ses coups contre Johanna Rolland, la maire socialiste au pouvoir depuis 2014. Paru, jeudi, au côté du candidat de la droite, Foulques Chombart de Lauwe, dans la cité des Ducs, l’ancien ministre de l’Intérieur a accusé l’édile d’être à l’origine d’un recul inédit de l’autorité en ville. Une dégradation qui, assure-t-il, ne devrait qu’empirer avec la proposition de Johanna Rolland – et de ses alliés écologistes – d’accueillir de manière inconditionnelle les «exilés», «quelle que soit leur situation administrative».

«Johanna Rolland crée les conditions de l’insécurité», a taclé Bruno Retailleau depuis le QG de campagne de la droite nantaise, au cœur du centre-ville. «Transformer Nantes en “ville refuge” de l’immigration débridée relève de l’idéologie», a-t-il ajouté, sous le regard approbateur de Foulques Chombart de Lauwe. Repérée par l’équipe de campagne de l’élu municipal, une œuvre exposée jusqu’à la fin décembre dans une galerie d’art soutenue par la municipalité a également donné du grain à moudre au président des Républicains. La peinture représente un fourgon de gendarmerie, en proie aux flammes et tagué de l’acronyme «ACAB», prisé de la gauche antifasciste, signifiant «tous les flics sont des salauds».

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Inspirée d’une photographie prise lors des manifestations de Sainte-Soline, l’œuvre de l’artiste franco-mexicaine Amaranta Aranda est intitulée Feux de joie. «Je ne supporte pas que des élus couvrent ce genre d’idéologie d’extrême gauche qui consiste à mettre une cible sur le dos des policiers et des gendarmes. C’est insupportable», a grincé Bruno Retailleau, qui a fustigé l’indifférence de la mairie face à cette peinture cautionnant la haine anti-flic. «Cette haine des forces de l’ordre est un socle de son alliance avec les écologistes nantais. (…) C’est une faute répétée, signe d’une idéologie mortifère qui alimente la violence», avait indiqué mercredi Foulques Chombart de Lauwe, en rappelant que la municipalité n’a jamais privé de subventions l’association à l’origine de la buvette «ACAB» installée lors d’un festival municipal, en 2023.

Banalisation de la violence

«Il faut un traitement de choc pour Nantes», a résumé le candidat, rallié cet automne par les composantes locales d’Horizons et de Renaissance. «La violence s’est banalisée à tous les niveaux. Il n’est pas normal que des habitants doivent payer pour accéder à leur cage d’escalier tenue par des narcotrafiquants. Il n’est pas normal, non plus, que nos filles doivent changer de tenue avant de sortir en soirée dans le centre-ville pendant que Johanna Rolland s’obstine à ne pas condamner  le député insoumis Andy Kerbrat, arrêté pour avoir acheté de la drogue  à un mineur. Les électeurs ne l’oublieront pas».

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Le début de la campagne des municipales n’a en tout cas pas freiné les déchaînements de violence dans l’agglomération. Cette semaine encore, Nantes a été le théâtre de coups de feu. Le phénomène est récurrent et lié à un regain de violences sur fond de narcotrafic. Mardi et mercredi, 38 personnes ont été interpellées dans plusieurs quartiers sensibles de Nantes, lors d’opérations policières simultanées. Le foisonnement de tirs survenu depuis cet été s’est en particulier manifesté, de jour comme de nuit, dans deux quartiers considérés jusqu’alors comme sans histoire, à Port-Boyer, dans le nord de l’agglomération, ainsi qu’à Pirmil, au sud de l’île de Nantes.