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Séances complètes, représentation supplémentaire, la nouvelle création de « L’Avare » de Molière par le Grenier de Toulouse fait recette, ce qui n’est pas pour déplaire à Harpagon sur la scène de l’Escale à Tournefeuille, jusqu’au 31 décembre.
Ceux qui n’ont pas réservé leur place vont devoir attendre le 26 décembre pour assister à « L’Avare » par le Grenier de Toulouse. Face à l’affluence, une séance supplémentaire vient d’être ajoutée, samedi 27 décembre, à 16 h, avant la représentation du soir. Des sous, des sous, Harpagon jubile.
Il faut dire que cette nouvelle création du grand classique de Molière a de quoi séduire et pas uniquement les amateurs de gogo-danseurs ! Même si la pièce est fidèle au texte, le Grenier de Toulouse n’hésite pas à prendre une liberté réjouissante avec les références et la temporalité. Comme pour « Le Bourgeois gentilhomme » et « Tartuffe », les précédentes créations, l’action se déroule dans les années 70, sous-pull orange et chemise à col pointu. « Une décennie dont les couleurs et les formes sont très scéniques et dont le tourbillon fou, le lâcher-prise, conviennent parfaitement à Molière », estime Pierre Matras, interprète d’Harpagon qui cosigne la mise en scène avec Stéphane Batlle.
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Pierre Matras que les spectateurs du Grenier connaissent bien et qu’il faudrait surnommer, encore plus que d’habitude, Pierre-Louis Matras de Funès, tant les mimiques rappellent celles de son illustre idole, héros de « La Grande vadrouille », du « Corniaud » ou encore des « Aventures de Rabbi Jacob ». L’angoisse maladive de son personnage permet tous les excès et toutes les audaces jusqu’à aller vérifier dans le slip de La Flèche s’il n’y a pas planqué quelques billets volés. Quoi de plus logique, en fait, quand on cherche de l’argent que d’aller voir si les bourses sont pleines… Sacré Harpagon.

Frosine (Muriel Darras) et Harpagon (Pierre Matras).
On l’a bien compris, cet « Avare » n’est pas conventionnel et malgré quelques ralentissements de rythme c’est une réussite qui fait beaucoup rire, notamment les enfants qui ont la chance de voir un Molière moins poussiéreux que ceux que l’Éducation nationale proposait jadis dans les écoles.
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Pour ses 80 ans, le Grenier de Toulouse rend aussi un bel hommage à son créateur Maurice Sarrazin qui avait monté « L’Avare » au début des années 2000 au théâtre Sorano. À l’époque, Pierre Matras y jouait Cléante. Aujourd’hui, il est entouré des membres historiques de la compagnie mais aussi de la relève, soit dix personnes sur le plateau, avec une belle cohésion de jeu.
Jusqu’au 31 décembre à l’Escale à Tournefeuille. Séance supplémentaire samedi 27 décembre à 16 h, en vente uniquement sur la billetterie en ligne. Durée : 2 h 10. Tarifs : 11 à 21 €. www.grenierdetoulouse.fr