Bouffées de chaleur, nuits hachées, moral
en yoyo : pour certaines quinquas, la natation devient un refuge
inattendu. Que révèle cette étude sur son mystérieux effet reset
?

Pour beaucoup de femmes, la ménopause ressemble à une vague qui
bouscule tout : bouffées de chaleur, sommeil en vrac, moral en
dents de scie. Dans ce tourbillon, la natation est souvent
conseillée comme sport doux, mais une forme très précise de nage
vient d’attirer l’attention des chercheurs.

Une équipe de l’Université de East London s’est intéressée à la
natation ménopause en regardant de près les effets
de la nage en eau libre sur des femmes de 39 à 59
ans. Leur travail, publié dans l’European Journal of
Ecopsychology, décrit un véritable « effet reset » sur le mental
et certains symptômes de la ménopause. De quoi
piquer la curiosité.

Natation et ménopause : ce que montre l’étude en eau
libre

Les chercheurs ont réalisé des entretiens de 31 à 63 minutes
avec neuf Britanniques qui nagent en eau libre toute l’année, même
en hiver, dans un lac du sud de Londres. « Nous assistons à un
changement majeur : de plus en plus de femmes se tournent vers la
nage en eau libre, et beaucoup parlent ouvertement de son lien avec
la ménopause », explique James Beale, auteur principal de l’étude,
cité par Femme Actuelle. Toutes ont évoqué spontanément cette étape
de vie.

Dans le compte rendu, les auteurs notent que « Plusieurs
participantes ont évoqué l’impact positif de la nage en eau libre
sur les symptômes de la ménopause ». L’étude parle même d’ »Un impact
positif de la nage en eau libre sur les symptômes de la ménopause ».
Les nageuses décrivent un « effet de reset », comme si l’immersion
leur permettait de redémarrer émotionnellement et psychologiquement
après chaque séance.

Un « effet reset » favorisé par l’eau froide et la
nature

Les participantes racontent que cette pratique les aide à se
sentir plus calmes, plus équilibrées et davantage aux commandes de
leur vie dans cette période de transition. L’eau froide, le choc
thermique, le fait de se concentrer sur sa respiration et le cadre
naturel semblent jouer ensemble. « Notre étude montre que les femmes
lient de manière répétée la nage en plein air avec la stabilité
émotionnelle, la confiance et la capacité d’adaptation pendant
cette étape de vie », précise James Beale dans un communiqué.

Une autre recherche publiée en 2024 dans la revue Post
Reproductive Health s’est penchée sur la natation en
eau froide ménopause
. Chez les femmes ménopausées
interrogées, les auteurs ont observé :

  • 6,9 % d’amélioration significative de l’anxiété ;
  • 34,5 % de réduction des sautes d’humeur ;
  • 31,1 % de diminution de la dépression ;
  • 30,3 % de baisse des bouffées de chaleur.

Ces chiffres restent modestes, mais ils confirment un impact
réel sur l’humeur, le stress et certains signes physiques, sans
médicament.

De l’eau froide à la piscine :
comment en tirer parti au quotidien

Toutes les femmes n’ont pas un lac sous la main ni l’envie de se
jeter dans une eau glacée, et ce n’est pas indispensable pour
profiter des bienfaits de la natation à la ménopause. Sport complet
et porté, elle sollicite l’ensemble des muscles sans traumatiser
les articulations, un point clé quand les années passent.
L’animatrice Sophie Davant, 62 ans, mise d’ailleurs sur la natation
trois fois par semaine, une heure par séance, pour entretenir une
silhouette tonique et un bon moral.

Son exemple, rapporté par Top Santé, illustre une approche
globale : la natation comme pilier, complétée par la marche
quotidienne, les déplacements à pied et d’autres activités comme le
tennis ou le vélo elliptique. Dans son livre Quel bonheur de
vieillir !, elle défend l’idée d’une routine durable, loin des
régimes stricts, où le bien-être mental compte autant que la ligne.
Une façon de rejoindre cet « effet reset » décrit par les nageuses en
eau libre : retrouver, séance après séance, un sentiment de
stabilité et de confiance pendant la ménopause.