Posted On 29 avril 2025
Le média en ligne Place Gre’net a publié hier un article à propos des travaux de la déchèterie Jacquard qui explique au passage que « la Ville se dote d’un arrêté municipal pour lutter contre les dépôts sauvages ». 11 ans de je-m’en-foutisme en matière de propreté urbaine pour en arriver là !
DES AFFICHES POUR DIRE AUX AUTEURS D’INCIVILITÉS D’ARRÊTER…
Ce réveil soudain prend deux formes. Avec d’abord le lancement d’une campagne de communication pour « sensibiliser les usagers au respect de l’espace public ». Donc des affiches en ville avec le slogan « Ils font le maximum, faites le minimum, respectez leur travail ». On ne peut évidemment que souscrire au message mais il faut être réaliste : quel usager de l’espace public qui jette ses détritus n’importe comment va soudainement arrêter parce qu’il a vu une affiche qui lui dit enjoint ne pas le faire ?
Jouhaux, Abbaye : la comm’ de la ville pour demander de cesser de dégrader n’est pas beaucoup écoutée..
… APRÈS LES POCHOIRS CONTRE LE DEAL !
On retrouve le même angélisme que l’on avait déjà vu à l’œuvre lorsque Olivier Bertrand (Verts/LFI), l’adjoint en charge du secteur 1, avait émis la formidable idée lors d’une réunion publique à Saint-Bruno de lutter contre le deal en faisant… des pochoirs au sol avec des slogans pour sensibiliser les consommateurs. Proposition qui avait recueilli les rires jaunes des habitants, stupéfaits d’un tel degré de déconnexion de l’élu, eux qui sont excédés des échanges de tirs à répétition qui mettent en danger tout un quartier.
UN ARRÊTÉ POUR LES DÉCHETS
En matière de propreté, on a droit à un autre axe « d’action » de la ville : la prise d’un arrêté “encadrant la propreté et la salubrité publique” qui doit entrer en vigueur prochainement, ceci pour sanctionner d’une amende les dépôts sauvages, ainsi que les déjections canines et les mégots non ramassés. Il faut donc comprendre qu’en 11 ans, nos phares de l’humanité donneurs de leçons sur tous les sujets n’avaient encore rien entrepris en ce sens-là.
Les impressionnantes poubelles grenobloises à deux entrées pour un seul sac : en mars dernier, les Verts/LFI ont annoncé avec trompettes et tambours qu’il y aurait enfin de vraies poubelles de tri. Ils ont attendu une obligation légale pour réaliser cette tâche d’une folle complexité..
NAMUR ET PETERS SUR UNE « OPÉRATION DE DÉSENCOMBREMENT »…
Pour l’occasion, l’inénarrable adjoint en charge des espaces publics Gilles Namur (Verts/LFI), flanqué de l’invisible 1ère adjointe Isabelle Peters (PCF) (histoire de vraiment marquer le coup) ont organisé leur visite sur une « opération de désencombrement » au parking de la Poterne. En des termes compréhensibles : un enlèvement de déchets sauvages. Soit finalement les missions de bases que sont censés assurer des élus municipaux : un espace public correct.
… POUR FAIRE CROIRE À UNE RÉVOLUTION
Mais ils ont pu compter sur une plume alliée de circonstance pour relayer l’opération comme si elle était révolutionnaire. La journaliste du Dauphiné Libéré Justine Chanteau s’est sans doute laissé emporter par la prose de Namur et affirme dès le chapeau de son article que « à Grenoble, les élus multiplient les actions contre les dépôts sauvages ». C’est peu de dire que les Grenoblois n’ont pas vu grand chose de cette fameuse multiplication !
On se demande ce qu’il en serait si nos élus ne « multipliaient » pas les actions…
QUELS MOYENS DERRIÈRE CET ARRÊTÉ ?
Ni le Dauphiné Libéré ni Place Gre’net ne s’interrogent d’ailleurs sur l’application de cet arrêté. C’est pourtant le coeur du sujet, car pour qu’il soit suivi d’effets, encore faudrait-il avoir les moyens de le faire appliquer : c’est à dire d’outils pour prendre les contrevenants sur le fait et d’agents pour verbaliser. Or, la majorité municipale refuse toujours le développement de la vidéoprotection reliée à un PC opérationnel 24h/24 et la police municipale est en sous-effectif chronique. Pas de quoi s’attendre à une avalanche de verbalisations et à un vrai recul de la malpropreté donc.
LA MÊME ARNAQUE QUE POUR LES FONTAINES
On fait en fait ici face à la même méthode trompeuse que pour les fontaines grenobloises. Après des années à les laisser en friche, atteignant jusqu’à 70% des points d’eau en panne (!) dans la ville 1ère de France pour les ilots de chaleur, les Verts/LFI se sont finalement réveillés à l’approche des élections pour annoncer en grande pompe des réparations de fontaine. Soit ce que toutes les villes font sans avoir besoin de le vanter. Mais ils font le pari que des gogos tomberont dans le panneau et se laisseront emporter par la comm’.
La fontaine de Notre-Dame n’est pas concernée par les réparations. Elle va rester vide et continuer à être un dépotoir.
LE SIGNE D’UNE BASCULE CULTURELLE
On pourrait aussi citer le cas de la sécurité, qui pointe timidement le bout de son nez dans les premières interventions publiques de l’équipe sortante en vue des municipales. Le fait que les Verts/LFI fassent mine qu’ils sont désormais volontaristes sur tous leurs angles morts témoigne de la bascule culturelle qui est à l’œuvre : la dégradation de Grenoble a atteint un tel niveau qu’ils ne peuvent plus faire l’impasse sur ces sujets et doivent au moins faire semblant de s’en préoccuper.
INUTILE DE COMPTER SUR CEUX À L’ORIGINE DES PROBLÈMES POUR LES CORRIGER
Mais il ne faut pas s’y tromper. Le réveil, à 11 mois des élections, des mêmes qui pendant 11 ans n’ont rien fait et ont mené une politique qui a au contraire entretenu et accéléré ces phénomènes est d’une grossièreté risible. L’élection de la candidate des Piollistes, Laurence Ruffin, pour 6 ans de plus signifierait la poursuite dans cette spirale de dégradation de la ville. La seule solution passe par une rupture franche avec l’organisation qui prévaut jusque-là.
LA QUESTION DU « COMMENT » EST LE VRAI SUJET
Car, comme tous les candidats ne manquent déjà pas de parler de sécurité, tous les candidats ne manqueront pas de clamer qu’il faut une ville plus propre. Mais le seul à s’attaquer à la question du comment s’en donner les moyens est aujourd’hui le leader de l’opposition Alain Carignon. Sa proposition de refonte des services à base zéro avec des fusions-mutualisations ville/métropole est la seule méthode à même de se donner les moyens nécessaires à l’amélioration du quotidien des Grenoblois en dégraissant vraiment la montagne des dépenses de fonctionnement.
En mars 2026, il y aura au moins une alternative sérieuse face aux bonimenteurs vendeurs d’illusion.