Avec le retour du froid, les équipages redoutent un geste récurrent des passagers, devenu l’un des irritants les plus surprenants de la saison.
L’hiver apporte ses rituels : les rues s’illuminent, les aéroports se remplissent… et les coffres à bagages virent à la zone de tension. Ce qui n’était autrefois qu’un ballet discret est devenu un véritable enjeu stratégique : obtenir un emplacement pour sa valise avant les autres.
Dans les files d’embarquement, chacun avance en scrutant le moindre geste, bien conscient que le rack n’est plus un espace de confort mais une ressource limitée. Selon les pays, certaines scènes ressemblent même à un jeu d’anticipation où le premier à atteindre la cabine verrouille sa place.
Dans ce contexte de pression grandissante, un geste cristallise désormais les crispations : glisser son manteau ou sa doudoune dans le compartiment supérieur. Un réflexe courant, mais que les compagnies tentent aujourd’hui d’endiguer. Dans de nombreux avions, l’annonce est désormais explicite : «Merci de conserver vos vêtements avec vous afin de laisser de la place aux bagages cabines.»
Un manteau, une place en moins : la mécanique qui s’enraye
Dans l’imaginaire collectif, les coffres supérieurs ont longtemps servi de penderie volante, où chacun déposait — en plus de son bagage cabine — veste, blouson ou pardessus avant de s’installer. Mais les usages ont changé. Les compagnies ont agrandi les racks, augmenté le nombre de passagers voyageant avec une valise cabine, rationalisé chaque centimètre carré.
Résultat : le compartiment est désormais pensé pour des bagages strictement dimensionnés. Un manteau volumineux, posé au mauvais moment, suffit à déséquilibrer l’organisation. Dès qu’il occupe la place prévue pour une valise, tout le reste se dérègle : un passager cherche un coffre libre plus loin, bloque l’allée, ralentit l’embarquement et finit parfois par retarder le départ. Un détail en apparence bénin, mais qui, répété plusieurs dizaines de fois par jour, suffit à irriter des équipages déjà soumis à une logistique serrée.
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Et puis il y a la question, très simple, de l’hygiène
Dans de nombreux avions, l’annonce est désormais explicite : «Merci de conserver vos vêtements avec vous afin de laisser de la place aux bagages cabines.»
KONYA VIKTOR / kadosafia – stock.adobe.com
Ce que l’on imagine rarement, c’est l’état réel des compartiments supérieurs. Les valises qui y entrent ont traversé des trottoirs, roulé sur des tapis poussiéreux, séjourné en soute. Les roulettes, surtout, ne brillent pas par leur propreté.
Déposer là un manteau qu’on remettra au cou à l’arrivée n’est pas l’idée la plus heureuse. Les membres d’équipage le constatent quotidiennement : un pardessus coincé entre deux bagages ressort rarement aussi immaculé qu’il est entré…
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Le bon geste, selon les compagnies aériennes, consiste à glisser son manteau dans sa valise cabine — un compromis parfois acrobatique, mais qui évite les conflits de rangement. Reste que pour beaucoup de voyageurs, garder son manteau sur les genoux pendant l’embarquement — voire durant tout le vol — a quelque chose d’absurde et peu pratique, surtout quand le billet coûte plusieurs centaines d’euros.
La frustration est encore plus grande lorsqu’on ne voyage qu’avec un manteau, sans aucun bagage cabine. Logiquement, on imagine pouvoir utiliser un coffre vide. Mais en classe éco l’espace y est conçu pour être collectif, non individuel. Une solution, paradoxale mais redoutablement efficace, circule désormais chez les voyageurs fréquents : embarquer avec un bagage cabine presque vide, destiné uniquement à accueillir son manteau. Un geste simple, qui respecte les règles, ménage les équipages… et évite huit heures de vol avec une doudoune sur les genoux.
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