Pour lutter contre l’obésité, le gouvernement britannique a interdit la publicité pour la malbouffe sur internet et à la télévision en journée. La mesure, effective le 5 janvier, se fait déjà sentir dans les campagnes des grandes enseignes alimentaires, où puddings et aliments gras ont disparu.
Pour la première fois à Noël, il n’y aura pas de puddings ou de sucreries dans les publicités des grandes enseignes alimentaires britanniques. Mais plutôt des aliments sobres, pauvres en sucres et allégés.
En effet, le Royaume-Uni a interdit la publicité pour la malbouffe sur internet et à la télévision en journée (avant 21 heures) afin de lutter contre l’obésité infantile. Une liste de ces aliments trop gras, trop sucrés ou salés a été mise en place par le département de la santé. La mesure avait été annoncée en septembre 2024 par le gouvernement de Keir Starmer, et a été appliquée de façon volontaire par le secteur publicitaire dès le 1er octobre. L’autorité britannique de régulation de la publicité commencera à sanctionner officiellement les publicités montrant des produits interdits à partir de début janvier.
Les résultats de ce premier Noël pauvre en sucre et en graisse sont déjà là. L’enseigne de supermarchés Waitrose joue le jeu, en mettant en scène la célèbre Keira Knightley qui reçoit, à la fin du spot publicitaire d’une durée de 4 minutes, une tarte faite maison de la part d’un homme amoureux. Côté Lidl, on aperçoit une jeune fille choisir des pommes dans un rayon du magasin, ou encore un poulet sans sauce sur la table de Noël.
«Les annonceurs doivent être très stratégiques»
«Les annonceurs doivent être très stratégiques», décrypte Richard Exon au Guardian, cofondateur de l’agence Joint. «Il y a un aspect positif pour la créativité. On parle moins des produits et davantage des marques et des messages, tout en respectant l’esprit et la lettre de la loi.»
Ces restrictions sur la malbouffe ont mis du temps à se mettre en place. Elles étaient déjà portées en 2020 par les conservateurs sous Boris Johnson, mais elles ont été reportées, car les industriels demandaient davantage de temps pour s’adapter. D’autres mesures ont été prises récemment, comme l’interdiction des boissons énergisantes aux moins de 16 ans et l’extension de la taxe sur les boissons sucrées. Ces mesures visent à lutter contre l’obésité: «Plus d’un enfant sur cinq en Angleterre est en surpoids ou obèse avant d’entrer à l’école primaire, et cette proportion atteint plus d’un sur trois lorsqu’ils quittent» l’école primaire, a justifié Andrew Gwynne, le sous-secrétaire d’État à la Santé publique et à la prévention, dans une déclaration écrite transmise au Parlement, selon l’AFP.