Déçu et frustré par le match nul concédé à domicile, le demi d’ouverture du Stade français Louis Carbonel n’a pas mâché ses mots en conférence de presse. S’il reconnaît que son équipe n’a pas réalisé son meilleur match de la saison, il ne comprend pas certaines décisions de l’arbitre Pierre Brousset.

Quel sentiment domine après ce match nul arraché dans les arrêts de jeu ?
La fin de match est positive parce qu’on n’a pas lâché. Pourtant, on a senti que plusieurs fois ça tournait en notre défaveur, mais on s’est jeté comme des morts de faim sur le ballon. On a réussi une jolie attaque et on a été récompensé. Sur la dernière action, c’est moi qui lance le mouvement et je vois vraiment le plaquage haut sur Léo (Barré). C’est pour ça que je ne vais pas au ruck. Il y a d’ailleurs plusieurs décisions que je n’arrive pas à comprendre mais bon… C’est comme ça. De notre côté, on n’a pas fait notre meilleur match, on avait été trop indisciplinés et c’est pour ça qu’on a joué souvent dans notre camp trop longtemps. Le Racing a eu un jeu très restrictif. Ils nous ont mis la pression. Finalement, on s’en sort bien avec deux points. Il vaut mieux en avoir deux que zéro. Et c’est quand même positif au niveau de l’état d’esprit.

Comment expliquez-vous le manque de solution pour contrer le jeu du Racing ?
On a la meilleure mêlée du championnat depuis le début de saison, or on a été pénalisé sur toutes les mêlées. Ça, déjà, moi, en tant que trois-quarts, je ne comprends pas trop. Je ne sais pas trop comment l’analyser, ce n’est pas trop mon secteur, je ne connais pas grand-chose mais ça me surprend. J’aimerais bien qu’on ait un retour dans la semaine. Mais globalement, on a trop subi. Le Racing a une équipe hyper lourde. Ils ne jouent pas très bien au rugby mais avec des gros physiques et la pluie, c’est un peu plus facile. Je pense que si on avait été plus disciplinés, on aurait eu un match moins difficile.

Le match a été très électrique. Étiez-vous tendus avant la rencontre ?
Non, pas forcément. Je pense qu’on avait à cœur de gagner. Un truc m’interpelle : le Racing a l’équipe la plus indisciplinée du Top 14. Sauf que lorsqu’il y a eu des échauffourées, ça s’est toujours retourné contre nous. Ça me surprend. Les Racingmen jouaient à l’extérieur, ce sont eux qui ont essayé de casser le rythme. Mais bon… Je ne veux pas parler de ça parce qu’on n’a vraiment pas fait notre meilleur match. Toutefois, ce sont des interrogations auxquelles il faudra répondre.

Patrice Collazo a dit que la stratégie de son équipe était de vous priver de vos deux points forts : la mêlée et l’occupation. L’avez-vous ressenti ?
Non, nous avons juste été acculés parce qu’on a fait des fautes. Depuis le début de l’année, on marque entre quatre et cinq essais en moyenne par match. On a donc d’autres points forts. J’ai hâte de jouer sur un terrain sec et d’envoyer plus de jeu la prochaine fois.

Avez-vous le regret de ne pas avoir essayé d’envoyer plus de jeu ?
Personnellement, j’ai beaucoup de regrets en tant que numéro 10. Certes, des matchs comme ça, ce n’est pas ce que j’aime le plus. Il y a eu beaucoup de jeu au pied, beaucoup de pénalités, le ballon était glissant. Mais ce qui m’inquiète un peu, c’est que dans ces matchs-là, on récompense ceux qui produisent un jeu un peu moche et on ne favorise pas le jeu. J’espère qu’en Top 14, il y aura un travail fait pour améliorer le jeu.