À l’heure du café, le troisième ligne de l’ASBH se livre à cœur ouvert, parlant de ses proches, de son sport et de son club qui est en souffrance en cette fin d’année, de Servian Boujan, où il donne un coup de main aux entraînements… Rencontre.
Il est 9 h passé. Rendez-vous a été donné à Clément Ancely dans une grande boulangerie du quartier de la Courondelle, à Béziers. L’établissement grouille de monde. Comme tous les matins, le rugbyman vient de déposer Alba, sa fille âgée de 4 ans, à l’école et Rose, 1 an et demi, à la crèche. C’est un rituel pour ce véritable papa poule qui s’attache à passer le plus de temps possible avec sa petite famille.
En fin d’après-midi, c’est d’ailleurs aussi lui qui récupère les filles, Marion, sa compagne, étant encore à son travail : « Mais le mercredi, quand elle ne travaille pas, nous passons la journée tous les quatre, sourit Clément Ancely qui profite du temps libre que lui laisse son métier de rugbyman pour se consacrer aux siens. En tant que sportifs de haut niveau, nous avons un statut qui sort de la normalité. On pourrait dire que ce n’est pas vraiment la vie de tout le monde car nous vivons de notre passion et avons des salaires importants. »
Douze ans passés hors de la région
Ces moments sont aussi l’occasion pour le jeune couple de profiter de la région, où ils ont reposé leurs valises en 2023, quand Clément a rejoint l’ASBH : « Nous sommes partis pendant douze ans de la région, raconte le rugbyman qui vit désormais à Maraussan. Nous nous rendons compte, aujourd’hui, de la chance que nous avons de vivre ici. »
Ce jour-là, alors qu’il savoure un deuxième café, l’ex-capitaine de l’ASBH, leader incontesté du quinze biterrois, n’a pas entraînement. Suspendu, il ne jouera d’ailleurs pas le match programmé deux jours plus tard. Mais il a autant la pression que ses coéquipiers. Le vent mauvais souffle sur l’ASBH. Elle peine dans le bas de tableau et doit gagner pour mieux respirer. Le troisième ligne, qui portera les couleurs biterroises jusqu’en 2028, le vit mal et songe, entre autres, à tous ceux qui vibrent pour son club : « Il y a, à Béziers, un vrai public de passionnés, dit-il. Des gens se saignent pour venir voir nos matches. Nous nous devons de le leur rendre car même dans la situation difficile que nous traversons, sils ont là. Quant à nous, il nous faut garder le moral. Le championnat ne sera terminé que lors de la dernière journée et dans cette Pro D2, il peut se passer beaucoup de choses. »
Un coup de main à Servian-Boujan
Quand il ne porte pas le maillot de l’ASBH, Clément Ancely retourne au club de Servian-Boujan, où il a chaussé ses premiers crampons. Le mercredi soir, à l’heure de l’entraînement, il y porte la casquette de conseiller pour la touche : « J’y prends vraiment du plaisir et cela me permet de déconnecter avec le monde professionnel. Je retrouve le rugby de mes débuts. »
De quoi lui faire aussi songer à sa reconversion professionnelle. Il va avoir 33 ans en mars prochain et il y réfléchit : « Pourquoi pas, oui, dans le rugby, se demande celui qui est titulaire d’un master en management. Depuis le mois de mai dernier, je travaille aussi en immersion avec le groupe Suez qui est un des partenaires du club. J’y vais une journée environ toutes les trois semaines. Je fais le tour de tous les corps de métiers de la société. Cela me permet de voir différents postes. »
En attendant, c’est du côté du stade Raoul-Barrière que Clément Ancély regarde et où il espère que tout le monde retrouvera au plus vite le sourire.
Les coups de cœur de Clément Ancély
Si vous deviez citer un livre : « Ce serait l’autobiographie de Max Guazini qui a été président du Stade Français. Ce livre m’a beaucoup plu dans le sens où Max Guazini a énormément popularisé le rugby. Il l’a ouvert au grand public. Au-delà du rugby, il a eu une vie passionnante. Il a été avocat du barreau de Paris, du groupe NRJ ou encore il a été attaché de presse de Dalida. »
Un film, une série que vous avez apprécié : « Je pense à Pax Massilia qui a été réalisé par Olivier Marchal, un ancien policier. Cela raconte le grand banditisme. J’ai bien aimé cette série. »
Un restaurant où vous allez déjeuner à Béziers : « Il y a le Plazza, face aux arènes. Il est tenu par de très bons amis. Il représente la culture biterroise à travers la tauromachie. Je trouve aussi le lieu très agréable. On y passe toujours de bons moments. »
Un lieu où vous appréciez vous promener : »Quand j’ai un peu de temps libre, je vais du côté de Maraussan. Je pars me promener dans les vignes avec notre golden retriever. J’apprécie la nature, m’y promener. Ici, l’environnement est propice à de très belles balades. »