Glenn Viel, Hélène Darroze, Philippe Etchebest, Stéphanie Le Quellec et Paul Pairet dans «Top Chef» sur M6.
Arnaud SCHEID / M6
Vincent Favre-Félix, chef originaire et installé à Annecy (Haute-Savoie), déplore que les inspecteurs du célèbre guide rouge puissent accorder «trop rapidement» une distinction à un candidat du concours de M6.
Fin janvier, quand M6 a présenté à la presse la saison 16 de «Top Chef», la chaîne ne s’attendait certainement pas à susciter autant de critiques. Comme à chaque édition, le concours gastronomique présenté par Stéphane Rotenberg s’est renouvelé. Cette année, l’accent a été placé sur l’excellence puisque l’émission s’est alliée au célèbre Guide Michelin . Si par le passé, les inspecteurs du livre rouge ont déjà pris part à des épreuves, ils jugeront, cette fois, les plats des candidats, tout au long de cette seizième saison.
Quatre à six critiques culinaires évalueront ainsi, sous couvert d’anonymat, les créations des cuisiniers sur leurs cinq critères habituels : la qualité des ingrédients, la maîtrise des techniques culinaires, l’harmonie des saveurs, la personnalité que le chef ou la cheffe exprime à travers sa cuisine et la régularité entre chaque visite et chaque plat. Ils interviendront également lors de la finale qui se déroulera dans des restaurants éphémères créés par chacun des deux candidats encore en lice. Ces derniers devront réaliser une entrée, un plat et un dessert et les convives (des chefs multi-étoilés) voteront pour leur menu préféré. Le gagnant pourra toujours remporter jusqu’à 100.000 euros (selon le nombre de votes) mais il aura une surprise supplémentaire. Les inspecteurs du Guide Michelin jugeront eux aussi les deux restaurants des finalistes et ils pourront décerner, de manière collégiale et si cela leur semble juste, une étoile à l’établissement vainqueur !
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Une nouveauté qui n’est pas du goût de quelques chefs. Parmi eux, Vincent Favre-Félix est monté au créneau. Quelques jours avant la cérémonie du Guide Michelin 2025, qui s’est tenue lundi 30 mars à Metz, le chef originaire et installé à Annecy a annoncé rendre son étoile. « Je ne suis pas en colère ni amer, mais je ne me sens plus en phase avec les distinctions et les valeurs du guide. Je le remercie pour tout ce qu’il a fait, mais il ne me fait plus rêver. Je ne comprends plus les règles du jeu et je ressens une vive injustice», déclare-t-il d’abord dans un communiqué de presse avant d’enfoncer le clou : « Je ne me sens plus en phrase avec les choix du guide comme le retrait de la troisième étoile de Georges Blanc et le silence de la profession, ou l’obtention d’une étoile pour un gagnant “Top Chef” alors que le jury et les inspecteurs dégustent froid ».
Le chef de 47 ans, qui a obtenu son étoile en 2021, estime que cette distinction qui pourrait être accordée à l’un des candidats du concours culinaire ne prend pas en compte « l’expérience client, la gestion du chef de cuisine, celle du chef d’entreprise et la régularité dans la qualité ». « Avant, l’étoile était espérée pendant des années, elle se méritait. Elle avait une certaine valeur. Aujourd’hui, c’est la récompense à un jeu », assène Vincent Favre-Félix. Et de conclure : «Je ne comprends pas que certains chefs gagnent des étoiles trop rapidement. Il y a trop d’injustice. Finalement, je ne me reconnais plus dans ses valeurs qui me faisaient rêver et que je respectais ».