«Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral », ont assuré les services du ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich. Selon un communiqué officiel publié dimanche, les autorités israéliennes viennent d’approuver l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie.
Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d’après le texte publié par les services de Smotrich, lui-même colon et partisan d’une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.
Bloquer « l’établissement d’un Etat palestinien »
« La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie [Cisjordanie] a été approuvée par le cabinet » de sécurité du gouvernement, ont détaillé les services du ministre.
Selon lui, cette initiative doit permettre d’empêcher l’émergence d’un Etat palestinien. « Sur le terrain, nous bloquons l’établissement d’un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral », est-il écrit dans le communiqué.
Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c’est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.
Ces 19 colonies se trouvent dans des zones « hautement stratégiques », ont précisé les services du ministre. Deux d’entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.
Des colonies illégales
Cette décision intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d’une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017. Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd’hui en Cisjordanie dans des colonies que l’ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.
Dans le rapport de l’ONU, son secrétaire général Antonio Guterres avait « condamné l’expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l’accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d’un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain ». « Ces développements enracinent encore l’occupation israélienne illégale et violent le droit international et le droit des Palestiniens à l’autodétermination », a-t-il ajouté.