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À Strasbourg, après des débuts chaotiques fin 2022, le Réseau express métropolitain (REME) a trouvé son rythme de croisière. En 2026, celui-ci va entamer une nouvelle étape de sa vie, alors qu’il va se transformer en Services express régionaux métropolitains (SERM). Présentations.

Un nouveau nom, pour une nouvelle étape de vie. C’est ce qui attend le REME, sorte de RER alsacien lancé en grande pompe en décembre 2022. Après des débuts plus que chaotiques, entre retards en pagaille, trains supprimés et lignes oubliées, le projet avait fini par trouver sa vitesse de croisière avec 700 trains supplémentaires circulant sur les lignes.

Le REME de Strasbourg reste la référence et est exemplaire au niveau national.

Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole en charge des transports

gare strasbourg manga © Nicolas Kaspar / Pokaa

Dans le même temps, le REME a également développé plusieurs projets autour des lignes de cars express (de la CTBR), notamment la station dénivelée Paul-Éluard et la desserte du secteur des Halles. Un projet qui sert de référence au niveau national selon Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole (EMS) aux transports. Et qui veut désormais passer à l’étape supérieure : celle du SERM.

tram station paul éluard

station paul éluard

© Nicolas Kaspar / Pokaa

C’est quoi le SERM ?

De son nom de scène Services express régionaux métropolitains, le SERM va permettre de « tracer la voie sur les trois prochaines années et engage les perspectives des mobilités sur le bassin d’emploi de Strasbourg jusqu’en 2028 ». En gros, il va permettre d’élargir le périmètre du REME, en y accueillant de nouveaux acteurs.

Avant, le REME c’était la région et l’Eurométropole ; avec le SERM, à partir de l’année prochaine, le périmètre des collectivités va s’élargir.

Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole aux transports

Cela sera visible sur deux points : l’attention supplémentaire mise sur le sujet des cars express, avec la mise en place d’un futur syndicat mixte et d’une gouvernance partagée.

Avant, seules la Région et l’EMS participaient au développement du REME ; demain, elles associeront différentes communautés de communes aux réflexions. Un dialogue politique est aujourd’hui mené avec le Kochersberg, le Pays de Sainte-Odile (autour d’Obernai), la Bruche et la Mossig (Wasselonne) et de la Basse-Zorn (Hoerdt).

ter train © Nicolas Kaspar / Pokaa

Qu’est-ce que le SERM va apporter à court terme ?

On l’a compris, le principal intérêt à court terme du SERM est le développement de l’offre de cars express un peu partout dans le Bas-Rhin. Pourquoi ? Car l’augmentation plus poussée de l’offre de trains sera conditionnée à une extension de la gare de Strasbourg, envisagée pas avant 2030-2032 minimum.

Le SERM va légitimer ce que l’on fait et l’investissement que l’on y met. 

Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole aux transports

En termes d’infrastructures, le SERM va piloter l’achèvement du secteur des Halles, avec notamment la livraison de la bretelle en février 2026. Il s’attaquera également en 2026 à la troisième et dernière phase du TSPO, correspondant à la réalisation du noeud multimodal des Forges, avec un rendu prévu en 2028. Il y aura également la réalisation en 2028-2029 du couloir bus sur la M63 pour que la ligne 220 puisse emprunter la M351, le réaménagement des pôles d’échanges de Graffenstaden, Vendenheim et La Wantzenau entre 2026-2028.

Enfin, sur les cars express en particulier, le SERM compte dès 2026 travailler à une amélioration de l’attractivité des lignes 220, 230, 240, 257. Les objectifs sont une augmentation de l’amplitude horaire le soir, une amélioration de l’offre de semaine avec l’objectif d’un car toutes les 30 minutes et une offre plus attractive les samedis et les vacances scolaires.

CTBR Halles © Anthony Jilli / Pokaa

Ça démarre quand ?

Pour débuter sa nouvelle vie en 2026, le SERM doit d’abord passer par l’étape du dépôt de dossier auprès du ministère des Transports. L’occasion de rappeler les derniers objectifs du projet :

  • Côté trains, l’ambition est de desservir la périphérie strasbourgeoise tous les quarts d’heure dans les heures de pointe et chaque demi-heure pour les extrémités de lignes. Cela passera aussi par la prise en compte de lignes oubliées, comme celle de Lauterbourg ou d’Offenbourg. Sur les deux sujets, Alain Jund promet une « attention particulière », tout en restant évasif sur la temporalité.
  • Côté cars express, on a tout évoqué plus haut, mais l’ambition globale est d’implanter des cars là où il y a peu, ou pas du tout, de trains.

bus secteur halles

ter train gare

© Nicolas Kaspar / Pokaa

  • Côté vélos, le SERM prévoit 350 km de pistes cyclables en connexion avec le réseau actuel Vélostras.
  • Enfin, le SERM compte également renforcer les connexions entre différents types de déplacements, en développant les gares et pôles d’échanges.

Un projet à long terme, aux investissements importants chiffrés entre 3,1 et 4,3 millions d’euros actuellement. Lors du conseil de l’Eurométropole du 19 décembre, le projet a été adopté à l’unanimité, signe que l’ambition est là. Désormais pour passer du REME au SERM, il n’y a plus qu’à.