« Invivable, ils m’ont gavé !!!!!! Tu mets 2 h à endormir ton bébé quand il s’endort, BOUM, ça pète dans tous les sens. Réveil en sursaut, pleurs de panique. » Les habitants des Moulins, mais aussi de l’Ariane, deux quartiers placés en zone de sécurité prioritaire, à l’ouest et à l’est de Nice, sont excédés et le font savoir sur les réseaux sociaux. Les tirs de mortier d’artifice se multiplient ces derniers temps, sans raison apparente.

« On célèbre les fêtes de fin d’année, mais malheureusement ici c’est tous les jours » ; « Ras le bol il est minuit et ça continue ; et dire qu’il y a un commissariat juste à côté…», s’exaspèrent d’autres sur un groupe de riverains des Moulins. À chaque extrémité de la ville, parfois à Nice Nord également, même situation. En juin, un agent de la sécurité privée Gaida avait été blessé au torse par un tir de mortier d’artifice dans le quartier Roquebillière, volontairement tiré par des dealers.

Contacté, Georges-Claude Trova, le président du comité de quartier de l’Ariane, les Arianencs, confirme. « Les tirs, c’est tous les soirs à partir de 21 heures, depuis des semaines. Il y en a ras-le-bol. Ça résonne dans tout le quartier. Ça tire des mortiers et des feux d’artifice dans le secteur de la rue Guiglionda de Sainte-Agathe, mais aussi rue du Comte Vert Amédée VI. »

Une situation insupportable

Le président du comité de quartier estime cette situation insupportable. « Sans compter le danger que ça représente de s’en prendre un sur un balcon. » Un habitant de l’Ariane, justement, a vécu cette situation. « En plus, ils ne savent pas les tirer. Ça part sous les voitures. Il y a quelques semaines c’est tombé sur un balcon de la rue Anatole-de-Monzie. »

Si les habitants comprennent que des feux d’artifice puissent être tirés lors des fêtes, ils estiment, là, que la limite est franchie. D’autant qu’à ces feux, s’ajoutent d’autres maux. Comme à l’Ariane, où les voitures fracturées se comptent par dizaines ces derniers temps sur le boulevard de l’Ariane, entre Aldi et Lapeyre. « Personne ne dépose plainte, la franchise est plus élevée pour un vol que pour un bris de glace. Chaque matin, c’est le même stress de retrouver sa voiture dégradée », se désole ce même habitant de l’Ariane.

« Je ne sors plus le 31 au soir »

Ceux qui veulent dormir en paix regardent avec inquiétude vers le réveillon de la Saint-Sylvestre, théâtre, chaque année, de nombreux débordements. Avec force feux d’artifice et voitures brûlées.« C’est simple, moi je ne sors plus le 31 au soir. On peut sortir sans problème, mais ensuite impossible de rentrer dans le quartier », regrette le président du comité de quartier de l’Ariane.

Aux Moulins, certains suggèrent de lancer une pétition pour être entendus face au fléau des feux d’artifice.

Le préfet des Alpes-Maritimes a rappelé ce lundi que, du 24 décembre à minuit au 5 janvier 2026 à 08 heures la cession, la vente, détention, transport et utilisation d’artifices de divertissement de catégories F2 et F3(1) sont interdits sur la voie publique ou en direction de l’espace public, dans les lieux de grands rassemblements de personnes, ainsi qu’à leurs abords et dans les immeubles d’habitation ou en direction de ces derniers.

Une interdiction qui est largement bravée chaque année, le ciel de Nice s’embrasant littéralement dans la nuit du réveillon.