À l’origine pourtant, rien ne destinait Françoise Milhe, sa fondatrice, à se lancer dans cette aventure entrepreneuriale. Dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle, cette journaliste de formation fonde un journal, farouchement bonapartiste. Problème, le titre ne survit pas à la chute du régime, dans les années 1870.

Entrepreneuse, Françoise Milhe voit dans cet échec une opportunité commerciale. « Mon arrière-arrière grand-mère décide d’utiliser les rebuts d’impression à destination des commerces de fruits et légumes, dévoile Olivier Milhe, l’actuel directeur commercial et marketing de l’entreprise. C’est comme ça, finalement, que la transition se fait entre un journal et un premier packaging très modeste : une simple feuille de papier qui permettait d’emballer, sous forme de cône, des fruits et légumes. »

Une nouvelle alliance

Très vite, la nouvelle activité est prometteuse. Marseille et ses commerces foisonnant voient les commerces de bouche se multiplier, et, par extension, la demande de sacs en papier augmenter. L’affaire prospère et bientôt son fils, Antoine Milhe, prend le relais.

Au tournant du XXe siècle, une première évolution majeure survient dans la vie de l’entreprise avec l’arrivée d’Auguste Avons, un ami d’Antoine Milhe, lui-même entrepreneur. Une association qui va changer pour toujours le nom de la société pour devenir Milhe & Avons. « Et ce nom de Milhe et Avons est d’autant plus fort que chacun des garçons se marie avec la sœur de l’autre, ajoute Olivier Milhe. Donc, là, on arrive à une entreprise familiale à plusieurs niveaux, au niveau professionnel bien sûr mais également dans la vie de tous les jours. »

La révolution plastique

Après la Seconde Guerre mondiale, une avancée technologique bouleverse le monde de l’emballage : l’avènement du plastique.

Pas cher, peu encombrant et surtout très résistant, ce matériau accompagne l’essor de la société de consommation. Pour l’entreprise, le virage plastique est le jackpot. Les demandes explosent. Et le chiffre d’affaires aussi puisque Milhe & Avons multiplie par dix son chiffre d’affaires par rapport à la génération précédente.

Mais alors que tout semble sourire à Milhe & Avons, fin avril 1991, un coup du sort va brutalement menacer la pérennité de l’entreprise. Coup sur coup, dans un intervalle de seulement deux semaines, deux incendies ravagent les ateliers de stockage et de fabrication de la société et menace de l’obliger à mettre la clef sous la porte.