« Notre établissement est une safe place », peut-on lire sur le prospectus posé sur le comptoir des Grandes Halles du Vieux-Port, cours d’Estienne d’Orves (1er). Audrey, serveuse depuis plus de 20 ans, a été formée comme de nombreux commerçants marseillais par Umay, l’application gratuite et anonyme à activer en cas de harcèlement de rue. « On mettait déjà à l’abri les personnes en danger avant, mais là on sait comment réagir », témoigne Audrey derrière le bar.

Lancée en 2019, l’application Umay permet de répertorier les endroits sûrs où les victimes de violences verbales ou physiques peuvent se réfugier dans la ville. C’est avec elle que la Ville de Marseille a engagé, en mars, un partenariat dans le but de doubler le nombre de « safe place » d’ici la fin de l’année 2025.

Déjà 100 lieux refuges

Pharmacies, boulangeries, supermarchés, friperies, maisons départementales de santé, bar-tabac : plus d’une centaine de lieux sont estampillés « safe place » à Marseille, dans les quartiers de la Plaine et du cours Julien, du Vieux-Port mais aussi dans les 7e et 8e arrondissements. Bénévoles, ces commerçants sont formés à l’accompagnement des victimes de violences. « On accueille, on les écoute. Si la victime le souhaite, on l’invite dans une salle à l’étage au calme. Parfois, on la raccompagne chez elle, on lui appelle un taxi… », précise Audrey des Grandes Halles du Vieux-Port.