Après l’échec du budget, Lecornu ouvre 5 chantiers prioritaires pour batir un compromis
Après son échec à faire adopter un budget avant le 31 décembre, le Parlement validant le principe d’une loi spéciale, Sébastien Lecornu veut « bâtir un compromis » pour avoir un budget en bonne et due forme en janvier. Ce mardi 23 décembre au soir, lors d’une allocution depuis le perron de Matignon, le Premier ministre a donné ses cinq chantiers prioritaires pour que ce texte crucial soit adopté dès les premières semaines de l’année prochaine.
« Je vois cinq grandes familles de sujets » sur lesquels les partis devront s’accorder dès la rentrée, a-t-il dit face aux journalistes. Celles-ci sont : l’agriculture, le financement des collectivités locales, le logement, la Nouvelle-Calédonie, les investissements dans l’université et la recherche.
Pour cela, le Premier ministre compte travailler sans relâche, y compris pendant les fêtes afin d’arriver à une convergence des groupes favorables à un compromis.
Les « cinq grandes familles » des priorités de Lecornu
L’agriculture est sans surprise l’une des priorités de Sébastien Lecornu qui rappelle que « toutes les aides agricoles et viticoles sont dans le budget », donc en suspens pour l’instant. Le ministre l’assure, « nous ne pouvons pas faire défaut à ces femmes et ces hommes qui travaillent », alors que la crise agricole fait toujours rage et que des blocages étaient encore en cours ce mardi.
En ce qui concerne le financement des collectivités locales, enjeu démocratique avant les municipales, le Premier ministre estime qu’elles remplissent un rôle clé puisqu’elles participent à l’activité économique du territoire, pour l’accompagnement social, et sont une « force essentielle » pour la transition écologique. Il cite notamment le Fonds Vert, comme dispositif essentiel.
En troisième priorité, le chef du gouvernent évoque la question de l’amélioration de l’offre du logement. Pour lui, le diagnostic est clair : « La situation actuelle n’est pas satisfaisante », estime-t-il, ajoutant que le statut du bailleur privé dès 2026 serait une solution structurante.
Sébastien Lecornu n’oublie pas non plus les Outre-mer et notamment le plan concernant la Nouvelle-Calédonie, enjeu très prégnant ces derniers mois. Il termine en évoquant la nécessité de « préparer l’avenir de notre pays », notamment grâce aux investissements dans la recherche, dans les universités et dans la formation pour les jeunes. « Ces cinq grands thèmes doivent nous permettre de nous rassembler. Nous devons y arriver », conclut Sébastien Lecornu.
Mettre les « calculs politiques de côté »
Lors de son allocution, le Premier ministre s’est dit « persuadé » que l’adoption d’un budget pour l’État « est possible, si les calculs politiques sont mis de côté. » « Prendre le temps de bâtir un bon budget dans une démocratie comme la France n’est pas une faiblesse », a-t-il déclaré, ajoutant : « Il faut donc un budget en janvier et notre déficit doit être réduit à moins de 5 % du PIB en 2026. Je reste persuadé que cela est possible, si les calculs politiques sont mis de côté, le Parlement prendra ses responsabilités, le gouvernement aussi ».
Mais les profondes divergences entre l’Assemblée et le Sénat, hostile à tout prélèvement supplémentaire, ont empêché l’approbation du second texte budgétaire, celui sur le financement de l’État. Un « léger décalage horaire » entre les deux chambres, a imagé Lecornu mardi devant l’Assemblée.
Les parlementaires se retrouveront donc en début d’année pour de nouvelles joutes sur ce texte, alors que la France est confrontée à un endettement croissant et que les discussions n’ont pas permis de dessiner une trajectoire de réduction des déficits.