Il doit devenir son premier adjoint s’il est élu le 22 mars. Éric Ciotti a annoncé en octobre que la figure de l’OGC Nice, Jean-Pierre Rivère, rejoignait sa liste pour l’élection municipale à Nice. Incompatible juridiquement, selon l’adjoint à l’éthique de Christian Estrosi, avec les nouvelles fonctions qu’il occupe à l’OGC Nice.

Car, président de l’OGC Nice depuis 2011, Jean-Pierre Rivère avait quitté son poste en juillet, remplacé par Fabrice Bocquet. Mais il y a quelques jours, le club a annoncé le retour de Rivère à sa tête, avec un autre ancien président comme vice-président délégué : Maurice Cohen.

Entre-temps, Éric Ciotti, candidat à la mairie de Nice pour les élections municipales de 2026, avait annoncé le nom de Rivère sur sa liste et l’avait promis au poste de premier adjoint en cas de victoire. « Dans la vie, on peut avoir deux activités », a défendu Jean-Pierre Rivère vendredi en conférence de presse.

« Interdit par le Code électoral »

« Faux », répond Marc Concas, adjoint à Christian Estrosi en charge de l’éthique. Avocat dans le civil, il avance un article du Code électoral qui interdit clairement toute élection d’un conseiller municipal qui aurait exercé, dans les six mois, une fonction « d’entrepreneurs de services municipaux ».

Or, selon Marc Concas, l’OGC Nice est une entreprise de service municipal, parce que le club a de nombreux liens avec la Ville de Nice et la Métropole Nice-Côte d’Azur. « Il est lié par de nombreux marchés publics, le club paie une redevance à la Ville pour utiliser l’Allianz Riviera, nous le rendons prioritaire quand il y a des matchs, et des séquences sont organisées entre les joueurs pros et les jeunes des quartiers. Sans oublier que le centre de formation a un bail avec la Ville et paie une redevance à l’euro symbolique pour accueillir et former les futurs professionnels, liste Marc Concas. Dans cette situation, c’est donc l’intensité des relations qui crée le problème. »

Eric Ciotti, député UDR et candidat à la mairie de Nice a présenté, ce lundi 22 décembre 2025, Maître Patrick-Marc Le Donne qui sera chargé de la délégation à l’Ethique.

« Une faute majeure »

En quittant son poste en juillet, huit mois avant l’élection municipale, Jean-Pierre Rivère semblait donc avoir prévu le coup. « Mais en annonçant son retour à l’OGC Nice, il s’est pris les pieds dans le tapis », tacle Marc Concas.

Et même si le président du club dit revenir bénévolement, uniquement jusqu’à la fin de la saison pour sauver le club, cela ne semble pas changer la donne. Désormais, le maintenir sur une liste semble conduire cette dernière à l’inéligibilité. « Il y a une faute majeure commise par Éric Ciotti, qui traduit une forme d’amateurisme pour passer à côté d’un cadre juridique si précis, alors qu’il vient d’annoncer son adjoint à l’éthique », laisse en suspens Marc Concas.

« La liste complète viciée »

Pour l’élu, il peut aussi y avoir une seconde lecture de cette situation : la volonté d’Éric Ciotti de donner un coup d’éclat à sa liste et sa campagne, en parant son colistier de la casquette populaire de l’OGC Nice. « Il devait croire qu’on ne s’en rendrait pas compte », lance Marc Concas.

Mais désormais, à en juger à sa lecture du droit, il reste deux solutions au camp Ciotti : retirer Jean-Pierre Rivère de la liste ou persister et s’exposer à un « drame absolu pour eux : que cette candidature et la liste Ciotti soient complètement viciées ».