Deux jours après l’incident qui a fait un mort et trois blessés sur le site de l’usine Elkem Silicones, à Saint-Fons (Rhône), une mère de famille se souvient d’une précédente explosion survenue en 2016 qui a emporté la vie de son mari, Khalil Abed.
Neuf ans avant l’explosion d’une usine chimique à Saint-Fons, le 28 juin 2016, au même endroit, Khalil Abed, un père de famille, était victime d’une explosion dans un hangar du même site quand l’entreprise portait encore le nom de Bluestar Silicones.
Quand C., la compagne de Khalil, a entendu parler de l’explosion du 22 décembre, le traumatisme de sa mort lui est revenu : « J’étais tétanisée, effondrée, en état de choc », confie-t-elle au Progrès.
« C’était comme si c’était hier »
De ce jour tragique, elle se souvient de tout. « Il était parti le matin au travail, on s’était eu au téléphone le matin, puis j’ai raté un appel, c’était son dernier ». Khalil Abed a lui aussi été victime d’une exposition à des produits hautement inflammables.
Toutefois, elle insiste. Si elle a accepté de s’exprimer, c’est « pour lui », pour leur fils aujourd’hui âgé de 9 ans et pour « soutenir » les familles des victimes de l’explosion du 22 décembre.
Les circonstances de l’explosion et de la mort de Khalil Abed
Comme le précisent nos confrères, lors du procès contre Bluestar Silicones, les magistrats avaient pu déterminer les circonstances de l’explosion et de la mort de Khalil Abed : Un fût de Bluesil, un produit hautement inflammable, était percé lors d’un transfert dans l’entreprise. Khalil Abed, employé du sous-traitant GT Logistics, avait voulu contenir la fuite en utilisant un bac de rétention. À l’aide de son chariot élévateur à fourches métalliques, il a saisi le bac et, au moment de le ramener, une étincelle provoquait l’explosion du hangar dans lequel étaient entreposées 130 tonnes de produits chimiques.