La zone euro va bientôt compter un nouveau pays membre. Dix-neuf ans après son entrée dans l’Union européenne, la Bulgarie adoptera officiellement l’euro le 1ᵉʳ janvier 2026, mettant fin à l’usage du lev, sa monnaie nationale depuis 1885. La décision a été entérinée à l’été 2025, après un avis favorable de la Commission européenne qui a estimé que Sofia remplissait les critères économiques requis pour rejoindre la zone euro.
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Avec cette transition, la Bulgarie deviendra le 21ᵉ État membre de la zone euro, trois ans après la Croatie. Pays de 6,5 millions d’habitants, situé entre la mer Noire et la Grèce, il se distingue par un coût de la vie relativement bas, un argument important pour l’activité touristique. L’abandon du lev supprimera la nécessité de changer de devise, que ce soit à Sofia, à Plovdiv ou dans les stations balnéaires de la côte de la mer Noire.
Un atout pour les voyageurs, des craintes sur les prix
Pour les touristes, l’adoption de l’euro représente un avantage évident : paiements simplifiés, meilleure lisibilité des prix et disparition des frais de change. La Bulgarie espère ainsi renforcer son attractivité, notamment auprès des voyageurs européens en quête de destinations abordables.
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Sur le plan intérieur, la nouvelle monnaie suscite davantage de réserve. Une partie de la population redoute une hausse des prix, à l’image de celle observée en Croatie après le passage à l’euro. Ces inquiétudes sont d’autant plus vives que la Bulgarie reste l’un des pays les plus pauvres de l’Union européenne. Elles s’expriment dans un contexte politique fragile, marqué récemment par la démission du gouvernement à la suite de manifestations dénonçant la corruption.
La zone euro a été créée en 1999 par 11 des 15 pays que l’UE comptait alors, rejoints par la Grèce en 2001, la Slovénie en 2007, Chypre et Malte en 2008, la Slovaquie en 2009, l’Estonie en 2011, la Lettonie en 2014, la Lituanie en 2015 et la Croatie en 2023. La Suède et le Danemark ont décidé lors de référendums qu’ils n’adopteraient pas la monnaie unique.