[Cet article est à retrouver dans notre numéro “Nostalgie chérie”, disponible dans les kiosques du 18 décembre 2025 au 7 janvier 2026, ou sur notre boutique en ligne.]
Ces cinq dernières années, la Russie a énormément changé. Les vols bon marché en Europe, les foules de touristes étrangers venus à Moscou assister à la Coupe du monde de football sont déjà loin derrière nous. Mais la nostalgie des années 2010 cache des sentiments plus profonds. Les jeunes regrettent de ne pas avoir eu la possibilité de goûter ce qui restait de la liberté en Russie, et craignent que les dernières chances de changement ne leur aient échappé, tandis qu’ils allaient encore à l’école.
Un aspect non moins important de cette nostalgie est économique. Sur les réseaux sociaux, des photographies prises dans des magasins dans les années 2010, montrant les prix, deviennent virales. Par exemple, cette vidéo d’un jeune homme passant en revue les prix dans un dépliant de Piatiorotchka [chaîne de supermarchés] de 2012. Le garçon a une réaction épidermique devant le prix d’une bouteille d’huile d’olive ou d’une dizaine d’œufs. Il y a dix ans, un panier standard revenait à 850 roubles, aujourd’hui il en a pour 2 600 [30 euros]. “J’hallucine !” résume-t-il.
Le cours des devises est un sujet non moins douloureux [le
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Source de l’article
Port Media
Port Media a été lancé en 2023 par des journalistes russes en exil. Ce site d’information généraliste s’adresse “aux Russes ayant été contraints de quitter leur pays et qui, désormais, se font une place ailleurs”. Comme la plupart des jeunes médias russes lancés à l’étranger après l’invasion de l’Ukraine, il recrute son lectorat sur les réseaux sociaux, et ses publications ne sont pas signées. “Nous comprenons combien l’émigration peut être difficile. C’est pourquoi nous créons un espace où vous pourrez vous tenir informés de notre nouvelle vie, où que vous soyez dans le monde. Et, bien sûr, nous n’oublions pas la Russie”, écrit l’équipe de Port Media.
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