CRITIQUE – Le Pavillon populaire, à Montpellier, accueille l’exposition « Extrême Hôtel », avec plus de 150 clichés, souvent inédits, de ce membre éminent de l’agence Magnum. Des photographies en couleurs !

Dans nos rétines et nos mémoires, Depardon photographe, c’est en noir et blanc. Et l’on ne transige pas avec la noblesse du huitième art ! Le noir (« sable ») et le blanc (« argent ») sont les émaux héraldiques du photojournalisme. Tout au moins, du photojournalisme des temps héroïques, celui qui court des Aurès à Da Nang, et du Biafra à l’Iran des mollahs. Le dépouillement, la réduction des bruits du monde à un nuancier de valeurs de gris étaient alors perçus comme un gage de sérieux, comme le langage de la vérité. « La grande photo, c’était le noir et blanc. Solennel. C’était comme la Légion d’honneur », observe Raymond Depardon, encore habité par les figures de Capa, Cartier-Bresson ou Don McCullin.

Quand notre homme réalise ses premiers reportages, au tournant des années 1950 et 1960, la couleur se cantonne à la couverture des magazines photo illustrés, qu’il s’agisse de Time ou Look, de Stern ou Paris Match. Ce n’est alors qu’un instrument de séduction, qui vise…

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Le Figaro

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