Alors que le musée normand qui l’abrite va être rénové, la tapisserie de Bayeux doit être exposée à Londres à partir de l’été 2026. Son transfert, jugé risqué par de nombreux spécialistes, sera couvert par une assurance exceptionnelle, prise en charge par l’État britannique.
Chef-d’œuvre médiéval d’une valeur quasi inestimable, la tapisserie de Bayeux s’apprête à traverser la Manche. Pendant la fermeture pour travaux de son musée en Normandie, l’œuvre doit être prêtée au Royaume-Uni et présentée au British Museum entre septembre 2026 et juillet 2027. Une opération délicate, accompagnée d’une couverture financière hors normes : selon The Financial Times, l’assurance prévue atteindrait 800 millions de livres, soit environ 917 millions d’euros.
Contacté par ICI Normandie, le Trésor britannique a confirmé samedi 27 décembre que le montant « est bien de cet ordre », sans pouvoir « confirmer directement le montant », lequel doit encore recevoir l’aval de la ministre des Finances.
Des pièces prêtées à la France en échange
L’assurance peut sembler astronomique, mais elle est indispensable compte tenu de l’extrême fragilité de la broderie, vieille de près de 1 000 ans. De quoi faire bondir certains spécialistes qui ont lancé une pétition pour s’opposer au projet, rapporte ICI Normandie. Le dispositif, qui couvrira le trajet aller-retour entre la Normandie et Londres et la durée du prêt, repose comme l’indique un document officiel sur le Government Indemnity Scheme britannique, qui permet à l’État de se porter garant à la place des assureurs privés.
En échange de la tapisserie de Bayeux, le British Museum prêtera plusieurs objets à la France. Parmi eux, des artefacts anglo-saxons du VIIe siècle découverts sur un site funéraire du Suffolk, ou encore des pièces d’échecs de Lewis du XIIe siècle, précise la BBC.
publié le 27 décembre à 18h00, Marion Gauvain, 6Medias
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