Par
Aurelien Cardot
Publié le
29 avr. 2025 à 17h58
Sous les pavés, des sarcophages. Depuis janvier 2025, les archéologues de Bordeaux Métropole fouillent la place Pierre Renaudel, dans le quartier Saint-Jean, avant le lancement d’un vaste projet d’aménagement urbain. Sur 2 700 m², répartis en quatre zones, les fouilles préventives ont déjà révélé 49 sarcophages et plus d’une soixantaine de sépultures, datant du Ve siècle pour certains.
Ces recherches sont menées dans le cadre du plan “1 million d’arbres” porté par la ville. Le but : fouiller les sols avant de créer une continuité végétale entre les quais et la place André Meunier. Un projet qui prévoit de planter 70 arbres et d’installer entre autres des assises en pierre et des emplacements de vélos.
Des vestiges préservés sur place
Malgré les découvertes, le projet d’aménagement ne sera pas modifié. Les vestiges ne seront ni déplacés ni exposés. « On fait de l’archéologie préventive, uniquement sur les zones où les travaux risquent de détruire des éléments anciens », rappelle Camille Vanhove, responsable d’opération des flux archéologiques.
Les structures mises au jour – murs, sépultures, sarcophages en pierre – seront soigneusement enregistrées, puis recouvertes de géotextile protecteur et de sable. « Elles resteront sous nos pieds, mais protégées », précise l’archéologue. À l’avenir, leur position sera connue et pourra être prise en compte en cas de nouveaux projets.
Certains vestiges sont apparus à une cinquantaine de centimètres de profondeur, directement sous les pavés et les couches de sable. Leur fragilité saute aux yeux des archéologues. « On a retrouvé des sarcophages juste sous la voirie, et beaucoup on été endommagés par des installations récentes » : câbles telecom, fibre, electricité… Certaines ruines enfouies ont même été percées pour faire passer des conduites de gaz.
La circulation ne sera pas impactée
Les fouilles s’étaleront jusqu’à l’été 2026, en trois phases, afin de ne pas bloquer la circulation ni l’accès aux secours. L’équipe intervient zone par zone, au rythme de l’avancement du chantier… Mais jamais au-delà du périmètre d’aménagement. D’abord pour des raisons réglementaires, ensuite pour ne pas abîmer inutilement ce qu’il n’est pas nécessaire de protéger.
Malgré cette contrainte, les équipes savourent : « Il y a la frustration de ne pas aller plus bas, mais c’est un plaisir de travailler sur un site d’une telle ampleur. »
En l’absence de résultats d’analyses, il est encore trop tôt pour tirer des enseignements historiques. Mais une chose est sûre : ces fouilles, bien qu’invisibles à terme, auront permis de préserver un pan méconnu de l’histoire bordelaise.
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