Grosse angoisse ce mardi après-midi, aux abords du collège Les Renardières, à Courbevoie, où les parents regardent pompiers et policiers faire des allées venues entre l’établissement et leurs véhicules de services. Les secours sont intervenus après que le chef de l’établissement a fait une chute depuis le bâtiment, vers 14h25, avant la récréation.
Selon nos informations, il se trouvait en arrêt cardiorespiratoire à l’arrivée des secours. Il est décédé depuis, comme le confirmait l’arrivée sur place de l’unité médico-judiciaire de Garches aux alentours de 16 heures. C’est avec « une profonde tristesse » qu’Étienne Champion, recteur de l’académie de Versailles, confirmait à son tour le décès du principal du collège dans l’après-midi.
On ignore encore les circonstances précises du drame. Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête pour rechercher les causes de la mort et précise que « toutes les hypothèses sont envisagées, y compris celle de l’accident ». Selon le rectorat qui indiquait dans un premier temps un « geste volontaire », il s’agirait bien « d’un accident ». « En cette période douloureuse, toutes les pensées vont à la famille, aux proches, aux collègues et à l’ensemble de la communauté éducative », réagit le recteur.
« On ne sait pas ce qui s’est vraiment passé »
« Ce n’est pas possible, pas Monsieur M. », lâchaient à l’unisson des mères de famille, alertées en milieu d’après-midi par le logiciel Pronote et qui dressaient le portrait d’un homme affable, souriant et accessible. Dans l’encadrement depuis 2006, le chef d’établissement était arrivé au collège de Courbevoie le 1er septembre 2023, en provenance du collège Théophile-Gautier de Neuilly-sur-Seine. L’homme, qui était notamment connu pour être accompagné de son gros chien blanc, habitait dans l’enceinte de l’établissement. Selon plusieurs élèves, il serait tombé de son logement de fonction.
« Il a sauté devant les élèves », lâchait une maman, péremptoire, en affirmant tenir ses informations de son fils, confiné dans l’école comme les autres collégiens. « On ne sait pas ce qui s’est vraiment passé, tempérait une autre. Un suicide, je n’y crois pas, ça ne colle pas avec sa personnalité. »
« Mon fils a vu le corps au sol, soufflait une troisième maman. Il se dit que certains l’ont vu tomber. » « Le choc est d’autant important qu’il ne semblait pas être tourmenté, toujours disponible », murmurait Samia, une autre maman. « C’était un mec bien, saluait un lycéen passé par Les Renardières. C’est grâce à lui que j’ai pu intégrer Painlevé. Sans lui, c’était Nanterre direct. »
Une cellule psychologique mise en place
Inquiets pour leurs enfants, les parents avaient été en partie rassurés par un représentant de l’établissement, qui leur a dit que « tous les enfants étaient en sécurité ». « Comment en être sûre ? marmonnait une mère de famille. Il y a quand même beaucoup de policiers. » « Il n’y a pas de souci concernant les enfants », expliquaient un pompier et un agent municipal, alors qu’une cellule psychologique a été mise en place.
Vers 16h30, les collégiens commençaient à être évacués du collège par le gymnase. Ils sortaient au compte-goutte au grand soulagement des parents. Selon nos informations, seuls ont été gardés plus longtemps dans l’établissement les témoins directs de la scène.
La cellule d’urgence médico-psychologique et le CAAEE-EM (centre académique d’aide aux écoles et établissements – équipes mobiles de sécurité) s’est déplacée dans l’établissement afin de venir en aide aux témoins et à toute personne qui en exprimait en besoin. Le préfet des Hauts-de-Seine, Alexandre Brugère, Jacques Kossowski, le maire de Courbevoie, le recteur et le directeur académique se sont également rendus sur place.