L’adjointe au maire de Strasbourg Véronique Bertholle était fin prête à partir, forte d’un accord de principe des autorités israéliennes vieux de juste trois semaines, et puis, dimanche soir, brusque douche froide sous la forme d’un simple courriel rédigé en anglais : en raison d’un « changement de circonstances dans son cas » ( sic ), sa demande de visa pour les territoires palestiniens est refusée sans autre forme de procès. C’est aussi le cas pour une cinquantaine de représentants de 24 autres collectivités locales françaises, toutes engagées, à l’instar de la ville de Strasbourg, dans une mission de coopération internationale prévue en Palestine (Bethléem, Jérusalem Est et Ramallah) sous l’égide de Cités unies France, de ce mercredi 30 avril au 5 mai prochain.

Une délégation « purement technique »

Stupeur et incompréhension de l’adjointe strasbourgeoise, déléguée aux relations transfrontalières, européennes et internationales, ainsi qu’aux institutions européennes : « Honnêtement, confie-t-elle ce mardi après-midi, je ne pensais pas un tel refus possible, parce qu’il devait vraiment s’agir d’une délégation purement technique, destinée à faire le point sur l’avancée de nos coopérations. Après l’achèvement de la rénovation de la place de la Nativité de Bethléem au cours des trois dernières années, nous comptions simplement explorer des nouvelles pistes de coopération possibles avec nos homologues palestiniens… Vraiment, il n’y a ni explication ni justification possible à ce refus de visas. » Tout comme la maire Jeanne Barseghian l’a fait dès lundi soir en dénonçant par voie de communiqué « une entrave grave, inédite et intolérable » , Véronique Bertholle en appelle à une rapide reprogrammation de cette mission.

Pour mémoire, sa mésaventure présente déjà au moins un précédent : fin février, deux députées européennes du groupe de gauche radicale, la Française Rima Hassan et l’Irlandaise Lynn Boylan, présidente de la délégation du Parlement européen pour les relations avec la Palestine, avaient été refoulées à leur arrivée à Tel-Aviv, ainsi que les deux fonctionnaires qui les accompagnaient.