Le Dauphiné Libéré –
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Une attaque à la grenade, de nombreux réglements de comptes et actes d’intimidation par balles sur fond de narcotrafic, une équipe spécialisée dans les attaques de fourgon blindé qui mord la poussière, un incendie criminel d’équipement public en probables représailles à l’arrestation d’un dealer : l’année 2025 aura, comme la précédente, témoigné de l’omniprésence de la criminalité organisée dans la région grenobloise. Selon le décompte du Dauphiné libéré, au 15 décembre, 39 actes de violences par arme à feu se sont produits en 2025, contre 40 en 2024. Quatre personnes sont mortes par balles (contre sept en 2024) et 43 ont été blessées (dont 15 par la grenade), contre 35 en 2024, lors d’actes de violence armée.
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12 février. Attaque à la grenade dans un bar associatif. L’un des faits marquants de l’année 2025 à Grenoble survient dans la soirée du 12 février lorsqu’un homme armé d’une kalachnikov lance une grenade dans un bar associatif du Village olympique à Grenoble. L’attaque, la première de ce type en France, va faire 15 blessés dont six seront gravement atteints. Un médecin déclarera avoir été confronté à « des blessures que l’on voit habituellement sur des terrains de conflit ». Un suspect de 17 ans a été mis en examen depuis, et est soupçonné de trois autres tentatives de meurtre, l’ensemble de ces dossiers s’inscrivant dans un contexte de guerre pour le contrôle de l’économie parallèle dans l’agglomération grenobloise. Photo Le DL/Vanessa Laime
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18 février. Une bibliothèque incendiée. Dans la nuit du 18 au 19 février, la bibliothèque Chantal-Mauduit, située à proximité du quartier Mistral à Grenoble, est détruite par un incendie volontaire après projection d’une voiture bélier dans la façade. La préfète évoquera une « action de représailles de la part de voyous », cet acte de vandalisme étant interprété comme une vengeance des trafiquants de drogue après l’arrestation d’un revendeur sur le point de deal, quelques heures avant. Photo DR
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12 mars. Un ancien caïd abattu en pleine autoroute. Le 12 mars, Jean-Pierre Maldera, 71 ans, l’ancien grand caïd de la pègre grenobloise de la fin des années 80 au milieu des années 2000, est tué par balles sur l’A41 à la hauteur de Montbonnot-Saint-Martin. Avec son frère Robert, disparu en 2015, il avait « placé sous coupe réglée toutes les activités illégales », racontait un policier dans nos éditions du 13 mars. « Rien ne se faisait sans leur accord. Ils avaient établi une structure pyramidale élaborée, comme cela a pu être démontré en 2004. Tous deux étaient à la tête d’une organisation dont les activités étaient multiples : extorsion de fonds, proxénétisme, jeux clandestins, stupéfiants, etc. Rien n’échappait à leurs quatre ou cinq lieutenants qui donnaient des ordres à une quinzaine de sous-lieutenants et à plusieurs dizaines d’hommes de main. » Photo Le DL/Benoît Lagneux
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24 avril. Braquage avorté d’un fourgon blindé. Le 16 septembre, la police réalise un coup de filet dans le cadre de l’enquête sur la tentative de braquage d’un transport de fonds, le 24 avril, à la Banque de France. Six personnes sont mises en examen pour “tentative de vol en bande organisée”, “participation à une association de malfaiteurs”. Le jour des faits, l’équipe s’apprêtait à attaquer un fourgon sortant de la banque lorsque des témoins ont alerté la police, qui a mis en fuite les malfaiteurs. Photo Le DL/V. L.
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5 juillet. Le spectre d’un acte antisémite. Ce jour-là, dans le quartier Hoche à Grenoble, un incendie criminel détruit l’appartement d’un rabbin et de sa famille ainsi que plusieurs autres logements, et fait 12 blessés. Les analyses du laboratoire de police scientifique feront apparaître la présence de traces d’accélérateur de combustion. L’enquête est toujours en cours. Photo Le DL/Denis Masliah
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6 décembre. Une rixe, deux morts. Le samedi 6 décembre, une rixe éclate à Échirolles, à la suite de laquelle un jeune homme de 22 ans qui a tenté de s’interposer est tué par balles. Le lendemain matin, le corps d’un jeune de 18 ans enlevé sur les lieux de la rixe est retrouvé à La Villeneuve de Grenoble. Photo Le DL/Vanessa Laime
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10 avril. Vencorex passe sous pavillon chinois. Ce pilier de la plateforme chimique du Pont-de-Claix avait été placé en redressement. Le tribunal de commerce de Lyon a retenu l’offre du concurrent Wanhua et écarté le projet de SCIC porté par des salariés et des collectivités, laissant plus de 400 employés sans solution. L’effet domino est immédiat : à Jarrie, Arkema, privée du sel fourni par Vencorex, annonce une réorganisation avec 80 suppressions de postes. Mais un nouvel espoir émerge pour le site pontois : le projet Exalia, soutenu par les mêmes acteurs que la SCIC, vise à relancer une activité chimique décarbonée et pourrait créer 250 emplois d’ici fin 2027, sous réserve de l’aval du tribunal.
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28 juillet. Des stations en transition. 2025 restera une année charnière pour le monde du ski en Chartreuse. Le chantier de démantèlement du télésiège de la Combe de l’Ours, puis le démontage des autres téléportés de Saint-Pierre-de-Chartreuse, ont engagé la vraie transition de la station : le ski alpin se pratiquera désormais sur un périmètre réduit. Avec la vente de ses équipements, l’intercommunalité, elle, a pu éponger ses dettes.
À l’Alpe du Grand Serre, en Matheysine, on n’en est pas encore là, mais pour le deuxième hiver consécutif, la station a obtenu une ouverture à l’arraché, à quelques semaines seulement de l’hiver. Le domaine accueillera donc des skieurs cet hiver, mais sans garantie d’ouverture pour le prochain, faute d’accord sur la gestion à plus long terme.
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Du 12 au 15 septembre. La Beaucroissant sans bovin. La Foire de Beaucroissant est le miroir du monde agricole. Et quand le milieu rural boîte, l’événement multicentenaire vacille aussi. Cette année 2025, l’épizootie de dermatose nodulaire a plongé l’élevage dans le marasme ; en septembre les vaches n’ont donc pas pu être les stars de la foire de Beaucroissant. Une 804e édition différente mais qui s’est maintenue avec des visiteurs venus en nombre.
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15 septembre. Coup d’arrêt au “projet Parker”. Ce devait être l’un des projets phares pour la station de Villard-Corrençon. Mais, six ans après la présentation de l’ensemble immobilier “Ananda Resort” porté par l’ancien basketteur et entrepreneur Tony Parker, le préfet coordonnateur de massif des Alpes y met un coup d’arrêt le 15 septembre, jugeant le projet « manifestement excessif ».
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16 octobre. La fermeture de l’usine Teisseire de Crolles est annoncée. Ancré en Isère depuis 305 ans, le leader français du sirop fermera son usine de Crolles en avril 2026, entraînant la suppression de 205 postes (sur 318). En grève depuis, les salariés dénoncent une « réorganisation » préméditée par le brasseur Carlsberg, propriétaire de la marque depuis 2025. Conséquence de ce « plan de réorganisation », la production va être délocalisée chez le Normand Slaur-Sardet. Les salariés, vent debout, étudient toutes les alternatives, mais sont sous pression d’un calendrier serré édicté par le Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
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13 novembre. Une enseigne cède sa place. L’enseigne des Galeries Lafayette a été retirée mi-novembre de la devanture du grand magasin de la place Grenette à Grenoble. En désaccord avec la Société des grands magasins sur l’arrivée du corner du géant asiatique Shein, le groupe Galeries Lafayette a rompu l’accord de partenariat qui les liait depuis 2021. Si aucune date n’est pour l’instant annoncée pour l’ouverture de Shein, ce sont bien les lettres du BHV qui viendront orner la façade du bâtiment dans les prochains mois.
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Cyclisme (1) : le Tour de France à Vif. Plus de 15 000 spectateurs, peut-être 20 000, ont envahi Vif jeudi 24 juillet, pour le départ de la 18e étape du Tour de France. Une première pour la ville du sud de l’agglomération, et pas n’importe laquelle : c’est l’étape reine de cette Grande Boucle, vers Courchevel et le terrible col de la Loze, qui s’est élancée de Vif. Animations, présentation des coureurs, caravane publicitaire… ont ravi les fans de vélo.
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Patrimoine : Saint-Antoine-l’Abbaye crève l’écran. Saint-Antoine-l’Abbaye était déjà labellisé parmi les “Plus beaux villages de France”. La commune iséroise est devenue, mercredi 2 juillet, “Village préféré des Français”. Dans l’émission présentée par Stéphane Bern, face à de sérieux concurrents, la petite commune a gagné ce prix qui lui a valu un attrait touristique majeur cet été. La hausse de fréquentation a été estimée à 60 % mais “pas de surtourisme” non plus selon la maire Maryline Longis qui envisage du stationnement payant et une aire de camping-cars pour l’avenir.
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Cyclisme (2) : la Vuelta à Voiron, une première. Ce fut une forme de répétition générale. Alors qu’elle va accueillir deux fois le Tour de France en 2026, Voiron a eu l’opportunité, en 2025, d’organiser la seule arrivée dans l’Hexagone du tour d’Espagne cycliste qui prenait son départ d’Italie. C’est le mardi 26 août que la ville porte de Chartreuse a reçu les honneurs ibériques à l’issue d’une étape de la Vuelta remportée par le Britannique Ben Turner. Pour l’anecdote, c’est le Français David Gaudu qui a pris ce jour-là le maillot rouge de leader sous les applaudissements des dizaines de milliers de spectateurs.
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Artisanat : la ganterie grenobloise s’éteint. Avec la fermeture, le 8 mars, de la ganterie Gant Lesdiguières, Grenoble a vu partir son dernier gantier. Jean Strazzeri, Meilleur Ouvrier de France, n’a plus pu poursuivre son activité faute de peaux de chevreau et de transmission possible d’un savoir-faire unique. Ce départ marque la fin d’un artisanat qui a façonné l’histoire de la ville pendant plus d’un siècle.
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Gastronomie : l’Isère gagne des étoiles. Le département de l’Isère compte 11 tables étoilées contre neuf auparavant. Et c’est particulièrement le Vercors qui a brillé cette année avec tout d’abord le Palégrié chez l’Henri situé à Méaudre. Guillaume Monjuré et Chrystel Barnier ont également obtenu une étoile verte, symbole d’une cuisine locale et responsable. Deuxième établissement récompensé, le restaurant Asterales de Ludovic Nardozza à Corrençon-en-Vercors.
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2025. L’adieu aux derniers Résistants. L’année 2025 a marqué la disparition de plusieurs grandes figures de la Résistance iséroise. Vincent Malerba (au centre), dernier survivant isérois des camps nazis, s’est éteint à 100 ans. Déporté à 18 ans après la manifestation du 11 novembre 1943 à Grenoble, il avait survécu à Buchenwald-Dora.
Un mois plus tard, Marc Serratrice (à gauche), dernier maquisard du Vercors, est décédé à Saint-Ismier à 103 ans.
Le 24 décembre, Daniel Huillier, combattant du maquis et président des Pionniers du Vercors, est mort à 97 ans, laissant derrière lui une mémoire résistante désormais presque éteinte.
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18 janvier. Double sacre. Deux prix d’interprétation féminine au Festival du film de comédie de l’Alpe d’Huez pour deux générations, mais un même long-métrage. Hélène Vincent, 82 ans, et Juliette Gasquet, 19 ans, primées pour leur magnifique rôle dans On ira d’Enya Baroux, un des plus beaux films de cette édition, récompensé par plus de 505 800 entrées en salles.
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Avril. L’événement Banksy. Avec 38 800 visiteurs en quinze jours (du 12 au 27 avril) à Échirolles, l’exposition Banksy a été l’un des événements de l’année. Avec un public qui est venu parfois de loin : Bretagne, Paris, Suisse… pour voir 250 œuvres de cet artiste qui figure dans le top 10 des 500 artistes contemporains les plus cotés. 50 associations de la métropole grenobloise ont été mobilisées et près de 90 000 € de dons ont été générés par cette rétrospective organisée par la Banksy modeste collection.
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2025. Saison record pour la MC2. Il s’était donné pour mission de franchir la barre des 100 000 spectateurs lors de la saison 2024/2025, il a réussi son pari. Alors qu’Arnaud Meunier venait d’être reconduit à la tête de la MC2 de Grenoble, il permet à l’emblématique salle de spectacles, grâce à une programmation fédératrice, d’atteindre un résultat historique.
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Septembre. 250 bougies pour le Muséum de Grenoble. Si 2 000 objets et spécimens sont exposés dans les salles du Muséum de Grenoble, ce sont au total environ 3 millions d’entités qui sont conservées dans les réserves de cette institution qui a fêté ses 250 ans. Avec une fréquentation en hausse de 24 % (95 820 visiteurs), le muséum reste l’un des lieux préférés des familles.
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1er octobre. L’Auditorium est né. Doté de 1 500 places en assis et 2 100 en version assis/debout, l’Auditorium, la nouvelle salle de spectacles d’Alpexpo à Grenoble, a ouvert ses portes le 1er octobre. 1,8 million d’euros ont été investis pour cet équipement qui a l’avantage de partager de nombreuses infrastructures avec le Summum : son parking, son entrée, son bar, ses toilettes et ses loges. Côté programmation, de très nombreuses dates ont été annoncées (Julien Clerc, Calogero, Sheila…).
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10 octobre. Gad Elmaleh comme chez lui au Summum. Gad Elmaleh a battu un double record le 10 octobre au Summum à Grenoble : il est devenu l’artiste qui s’est le plus produit dans cette salle depuis sa construction en 1988, mais c’est aussi celui qui a récolté le plus grand nombre de représentations à guichets fermés. À chaque fois que l’humoriste se produit au Summum, c’est à guichets fermés. Il était là en 2022, en 2023, en 2024 pour deux dates… Et il est revenu en 2025, toujours avec le même succès.
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22 novembre. La BD, quelle épopée ! Une collection unique en France ! 400 planches de bande dessinée ont été prêtées par Michel-Édouard Leclerc au Musée de Grenoble pour une exposition qui retrace l’histoire de la BD (en cours jusqu’au 19 avril 2026). Avec des noms prestigieux : Moebius, Enki Bilal, Philippe Druillet, Catherine Meurisse…