Sti, c’est votre septième tome en tant que scénariste des Footmaniacs. Racontez-nous vos débuts dans cette aventure…
« J’ai repris la série en 2018 juste après la Coupe du monde. Comme ils savaient que j’aimais bien le foot et que mon humour était dans l’esprit qu’avaient les anciens scénaristes, ils m’ont confié ça. C’était un challenge au début : il y avait eu seize tomes avant. Il a donc fallu que je m’imprègne de ce qui avait été fait par les équipes précédentes et tout en apportant ma touche. »
Ce tome était l’occasion d’essayer d’aller dans toutes les régions
Pour ce nouvel opus, vous avez choisi d’emmener les lecteurs dans les stades emblématiques de la Ligue 1. Comment sont décidés les thèmes chaque année ?
« On sort un tome généralement fin avril-début mai. Une année sur deux, c’est facile d’avoir un thème parce qu’il y a l’Euro ou la Coupe du monde. L’année intermédiaire, il faut que je trouve autre chose. Pour ce tome-là, il y avait un truc que je voulais faire depuis longtemps, c’est le tour de France des stades et des clubs mythiques. Avec ce thème-là, il y avait une grosse actualité : le départ de Kylian Mbappé au Real Madrid. Du coup, on a un personnage un peu équivalent dans la série qui a envie de quitter son club : Dylan M’Taclé. »
Marcel, le président du FC Palajoy, et son fils Michel, qui joue dans l’équipe senior, sont au cœur du scénario. Cette famille de passionnés de ballon rond maladroits, c’est un peu les Tuche en version BD, non ?
« Oui, tout à fait. Dans cette famille, ils sont un peu “pas doués” mais attachants. Mais ce tome était l’occasion d’essayer d’aller dans toutes les régions. On parle du derby breton Rennes-Brest, du derby du Nord Lille-Lens. En tout, on évoque une quinzaine d’équipes. J’aurais aimé parler d’équipes historiques mais qui sont descendues. Par exemple, j’ai fait l’impasse sur Sedan qui est aujourd’hui en régional. »
« L’ASSE est l’un des clubs les plus mythiques en France »
Sur 44 pages, une planche concerne l’ASSE…
« Historiquement, c’est le deuxième club qui a explosé après le Stade de Reims. Près de cinquante ans après la grande épopée des Verts, on parle toujours de ça. C’est l’un des clubs les plus mythiques en France même si les résultats ne suivent plus autant qu’à l’époque. Mais on regarde toujours ce qu’il se passe à Saint-Étienne où il y a un public génial. Pour moi, en tant que gars du Nord, c’est un peu le même genre d’ambiance qu’au RC Lens, avec un meilleur palmarès pour l’ASSE (rires). »
En tant que natif de Lille, vous supportez le Losc ?
« Je ne suis pas fan d’une équipe de club en particulier, mais plutôt de l’équipe de France. Même si j’ai forcément des équipes de cœur. Lille et Lens parce que je suis ch’ti à la base et maintenant je suis un peu Le Havre parce que j’y habite. Quand j’étais petit, le Losc marchait moins bien que maintenant, donc j’avais plus d’affinités avec le RC Lens. J’avais un copain de classe qui a terminé joueur pro : Antoine Sibierski (le milieu de terrain a joué au Losc et au RC Lens). Il a même joué à Manchester City (2003-2006) avant qu’ils aient beaucoup de sous (rires). Dans le livre, il y a un gag qui se passe à Lens (au stade Bollaert-Delelis) et j’ai nommé une buvette “Antoine Sibierski”, pour faire un clin d’œil. Le dessinateur des Footmaniacs est belge (Olivier Saive) et les équipes françaises l’intéressent moins. Il est comme moi, il aime suivre les compétitions internationales. »
« En 1998, j’ai vu le 8e de finale entre la France et le Paraguay au stade Félix-Bollaert »
Quel est votre rapport au foot ?
« Je l’ai pratiqué tout petit comme défenseur mais j’étais très mauvais et j’ai vite arrêté. Après, j’ai été volontaire à la Coupe du monde féminine en 2019 au Havre (au stade Océane). J’aidais les gens à se placer dans les gradins, j’assistais les journalistes, les équipes. C’était une super expérience. »
Quel est votre meilleur souvenir de supporter ?
« En 1998, j’ai vu le 8e de finale entre la France et le Paraguay au stade Félix-Bollaert (Laurent Blanc marquera le premier but en or de l’histoire de la Coupe du monde à la 114e minute). Depuis ce jour-là, j’adore ce stade. Et je n’ai même pas vu le but parce que tout le monde s’était levé ! C’était fou tout comme la fête qui a suivi dans les rues de Lens. C’est à ce moment-là qu’on a commencé à se dire que la France allait aller au bout, ce qu’il s’est avéré. En 2018, on a à nouveau gagné la Coupe du monde mais ce n’était pas pareil parce qu’on l’avait déjà fait. »
Les Footmaniacs , tome 23, par Sti et Olivier Saive, Bamboo Édition. 44 pages. Tarif : 11,90 euros. Sortie ce mercredi 30 avril.