Des syndicats mobilisés « contre l’extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale »
L’intersyndicale du Rhône représentée par la CGT, FSU, Solidaires, CNT, CNT ouvrière et Unef Lyon organisent deux manifestations ce 1er-Mai, à 10 h 30, à Lyon et Villefranche-sur-Saône.
Dans le contexte de la « guerre commerciale » qui fait rage, les syndicats réclament « la mise en place de règles pour un juste échange, basé sur le respect des droits sociaux et environnementaux ». Ils s’insurgent contre l’ « économie de guerre ». « On explique aux salariés français et européens qu’il faut qu’ils fassent des sacrifices, qu’ils renoncent à leurs droits, et aux services publics », dénoncent-ils. Ils demandent la réduction du temps de travail et encore et toujours l’abrogation de la réforme des retraites.
Comme chaque année, Force ouvrière déposera une gerbe pour rendre hommage aux Canuts, à 9 h 30, devant la mairie de Lyon 4e. Le syndicat appelle également à participer au cortège du 1er-Mai, ce qui n’est pas toujours le cas, étant donné « la gravité de la situation », selon Xavier Boiston, secrétaire général de l’UD FO du Rhône. Il met en cause « une politique d’économie du gouvernement scandaleuse » qui se fait « sur le dos de la population ». « La situation de l’emploi est catastrophique, pour autant les milliards d’exonérations de cotisations patronales, sans contreparties, continuent de tomber », dit le représentant syndical.
La manifestation évitera-t-elle les violences ?
Le défilé du 1er-Mai se passera-t-il sans débordements et casse ? On le sait à Lyon, lors des grosses mobilisations, ces dernières années, des manifestants radicaux forment un black bloc. En 2024, après 45 minutes de manifestation, entre 300 et 400 personnes s’étaient ainsi positionnés devant le cortège syndical. Des abribus avaient été cassés, des agences bancaires ciblées, des devantures d’agence d’intérim taguées, puis certains avaient visé les forces de l’ordre avec des jets de projectiles, qui avaient répondu par des gaz lacrymogènes.
Sur les réseaux sociaux d’ultragauche, des appels à venir « en masse et en noir en tête de cortège » circulent depuis plusieurs semaines.
Comme l’an dernier, le cortège doit s’élancer de Garibaldi. Il ne prendra pas la direction de la place Bellecour, mais celle de Jean-Macé, comme l’ont demandé les syndicats.
Quelle sera la mobilisation en pleines vacances scolaires ? Difficile de l’évaluer. Ces dernières années, le 1er-Mai est surtout devenu une journée où des militants de tout bord expriment leur ras-le-bol sur la politique du gouvernement ou d’Emmanuel Macron. Entre 6 500 (selon la préfecture) et 13 000 manifestants (selon les syndicats) ont manifesté en 2024.
Un drone de la police mobilisé
Comme c’est le cas régulièrement désormais pour les importants cortèges lyonnais, la Direction Interdépartementale de la police nationale du Rhône a sollicité la possibilité de capter et enregistrer des images depuis un drone « aux fins de prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens et de sécurisation des rassemblements ». Elle y a été autorisée par la préfecture « compte tenu du risque avéré de troubles à l’ordre public, des risques de perturbations des flux de transport, de l’ampleur de la zone à sécuriser ».
Pour rappel, l’ensemble des lignes de bus, tram et métro ne circuleront pas ce 1er-Mai, à l’exception des bus relais Rhônexpress en direction de l’aéroport Lyon Saint-Exupéry.
> Manifestations ce jeudi, à 10 h 30 au départ du métro Garibaldi à Lyon et à la même heure place du Promenoir, à Villefranche.