Par
Léa Pippinato
Publié le
30 avr. 2025 à 11h30
Ce lundi 28 avril 2025, Montpellier a franchi un nouveau cap. La Fondation d’entreprise Altémed, portée par la Ville, voit officiellement le jour. Sa mission : insérer l’art et la culture dans la vie quotidienne, jusque dans les quartiers populaires. Michaël Delafosse, maire de Montpellier, l’affirme : « Une ville qui investit dans la culture aujourd’hui laisse un héritage pour trois siècles. » Dotée d’un budget d’un million d’euros sur cinq ans, soit 200 000 euros par an, Altémed veut faire entrer la création dans tous les replis de la ville.
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Une ambition partagée avec les mécènes du projet. La Fondation rassemble 18 entreprises fondatrices, des promoteurs immobiliers à des acteurs majeurs du territoire comme ACM Habitat ou Vinci Immobilier. À leurs côtés, dix personnalités qualifiées du monde de l’architecture, de l’urbanisme et de la culture. « C’est grâce à cette collaboration public-privé que nous pourrons multiplier les projets », explique Cédric Grail, directeur général d’Altémed. Il rappelle que « sur l’ensemble du chiffre d’affaires des opérations immobilières, consacrer une toute petite part à la culture suffit à transformer la ville. »
La Mosson, premier terrain d’action
Premier quartier concerné : la Mosson. Symbole de la transition urbaine à Montpellier, il connaît aujourd’hui une dynamique de réhabilitation intense. « Ce quartier, longtemps oublié, concentre des talents, des énergies. Il fallait commencer ici », souligne Vincent Cavaroc, président de la fondation. À partir du 5 mai, six artistes sélectionnés parmi 42 candidatures investiront deux anciens appartements transformés en ateliers. Une résidence de deux mois, où ils iront à la rencontre des habitants, des associations, des commerçants. Le photographe Jules Hidot veut « offrir un regard nouveau sur le quartier », tandis que l’écrivain Soufyan Heutte imagine « un roman collectif où les habitants créeraient leurs propres histoires. »
La résidence ne sera pas un simple projet artistique isolé. Elle vise à redonner aux habitants leur fierté et leur pouvoir créatif. Nicolas Foix, plasticien, insiste : « Ce qui compte, c’est la rencontre. J’ai eu de la chance d’être accompagné vers les Beaux-Arts. Ce projet peut offrir cette chance à d’autres. » Les artistes seront aussi invités à présenter leurs œuvres lors d’un grand événement : le marché de la création, organisé à la Mosson le 26 juin 2025.
Vidéos : en ce moment sur ActuUn urbanisme transitoire au service de la culture
L’expérience de la destruction de la tour d’Assas a montré la voie. Pendant trois ans, la Ville a utilisé l’urbanisme transitoire pour marquer les esprits et associer les habitants à la transformation de leur cadre de vie. Détruire sans oublier. Créer pour raconter. Aujourd’hui, cette méthode s’étend. Permis d’imaginer, installations éphémères, résidences tournantes : Montpellier veut tisser sa mue urbaine par l’art et pour ses habitants. La Fondation Altémed ne s’arrêtera pas à la Mosson. Elle veut voyager, semer des créations dans tous les quartiers. À terme, concours de création, résidences d’artistes mobiles, ateliers de concertation et événements culturels irrigueront tout le territoire métropolitain.
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