Par

Nicolas Dendri

Publié le

30 avr. 2025 à 18h36

La jeunesse était aux commandes du jeu du Stade Toulousain face à Castres (52-6) lors de la 22e journée du Top 14, ce dimanche 27 avril. Titularisé en demi de mêlée pour la deuxième fois de la saison à seulement 19 ans, Simon Daroque a impressionné en jouant de manière décomplexée. Puis Nathan Llaveria, 18 ans, l’a remplacé en seconde période pour sa première avec les pros. Ces performances ont marqué un ancien Toulousain qui a le sentiment que Toulouse « n’est pas un club normal parce qu’il a cette capacité à faire émerger des jeunes joueurs », a-t-il confié au téléphone à Actu Rugby

Jean-Marc Doussain impressionné par Simon Daroque

Pur produit du centre de formation toulousain et après avoir passé 11 ans du côté d’Ernest-Wallon, Jean-Marc Doussain connaît très bien la culture du club. Une confiance donnée à la jeunesse pour commencer le plus tôt possible. 

« Ils prennent le temps de les faire émerger, de les faire gagner en compétence dans les équipes jeunes. Après, ils n’hésitent pas à les lancer et à les mettre dans le grand bain. Ils ont cet œil et l’expérience des talents qui ont pu émerger en côtoyant les meilleurs », analyse l’ancien ouvreur.  Des joueurs qui débutent en Top 14 et qui « peuvent tenir la dragée haute aux titulaires » considère-t-il par rapport à la prestation de Simon Daroque face à Castres

Les conseils de Jauzion à Doussain 

Ces débuts des deux jeunes demis de mêlée toulousains qui ont pallié l’absence d’Antoine Dupont, de Naoto Saito et le repos de Paul Graou rappellent forcément des souvenirs à Jean-Marc Doussain. En 2009 avec les blessures de Jean-Baptiste Elissalde et de David Skrela, le jeune joueur de 18 ans se préparait à débuter la saison de Top 14. 

« Quand vous avez des joueurs autour de vous comme au Stade Toulousain, pour Simon Daroque ou pour moi quand j’ai démarré, vous êtes dans les meilleures conditions. J’ai lu que les avants lui avaient dit qu’il aurait des rucks propres. C’est le même discours que j’ai eu il y a 15 ans quand j’ai démarré », se rappelle spontanément Jean-Marc Doussain avant de se souvenir d’une anecdote bien précise : 

« Quand j’ai démarré mon premier match, j’avais un mec à côté de moi Yannick Jauzion qui m’avait dit quand tu ne sais pas quoi faire, tu n’embêtes pas, ne t’engages pas, donne-moi le ballon. Ça t’enlève forcément de la pression. »

Jean-Marc Doussain
Ancien demi de mêlée/demi d’ouverture du Stade Toulousain

Daroque-Doussain : une titularisation face à Castres

Comme Simon Daroque, Jean-Marc Doussain a connu ses premières minutes de jeu avec Toulouse à 19 ans face à Toulon et sa première titularisation au même âge contre Castres en août 2010

« J’avais juste à me concentrer sur mon rôle, être un bon animateur et jouer avec mes qualités. Aujourd’hui Simon Daroque a juste à jouer comme il joue en espoir avec son insouciance, ses qualités avec des choses simples. Après, ils ont tellement dominé le match que ça a été plus facile », précise l’ancien joueur de la charnière toulousaine qui voit peut-être une légère différence avec son expérience : 

« Le contexte est plus difficile actuellement. Toulouse a une équipe jeune au final avec des garçons qui ont de l’expérience mais qui n’ont pas encore 30 ans. Moi j’avais cette chance d’avoir des mecs de 30 ans et je ne me posais pas trop de questions. En réalité c’est comparable et les différences sont minimes. »

Jean-Marc Doussain
Ancien demi de mêlée/demi d’ouverture du Stade Toulousain

La jeunesse pénalisée 

Et si la situation est comparable, l’expérience de Jean-Marc Doussain s’est avérée rare dans les années 2010. Celui qui a quitté Toulouse pour Lyon en 2018 concède que la confiance donnée à la jeunesse est « redevenue propre au Stade Toulousain avec l’arrivée de Ugo Mola et Didier Lacroix. »

Pendant une période, le Lyonnais d’adoption reconnaît « qu’il n’y avait pas de limite par rapport aux étrangers et que la formation toulousaine a été pénalisée à un certain moment. » Dans le même temps, il admet aussi « la plus-value apportée par les joueurs venus d’autres pays » en prenant l’exemple de « Luke McAlister qui m’a fait monté en compétences », se remémore Jean-Marc Doussain.

Les Jiff pour relancer la formation française

Avec l’instauration de la règle des Joueurs issus de la formation française (Jiff) et son renforcement à la fin des années 2010, un équilibre a été retrouvé.

L’ancien joueur de 33 ans à la retraite depuis la fin de la saison dernière conclut : « Cette règle a redonné un élan à la formation française. On le voit avec les résultats des moins de 20 ans. Aujourd’hui, l’émergence des jeunes talents bénéficient à tout le monde : les clubs, la fédération et les différentes équipes de France. »

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