La nouvelle avait déjà fait le tour de la ville il y a quelques semaines. C’est désormais officiel: l’élue municipale d’opposition Magali Brunel conduira bien la liste du groupe Toulon en commun lors des prochaines élections municipales, en 2026. Adoubée par une assemblée populaire le 31 mars dernier, la professeure des universités de 52 ans a été confortée par le Parti socialiste il y a quelques jours. Elle succède à Guy Rebec en tant que candidate de la gauche toulonnaise.

Ce mercredi 30 avril, face à la presse, l’actuelle conseillère municipale a donc déclenché les hostilités aux côtés de ses camarades, consciente « des batailles sur plusieurs fronts » qu’elle aura à mener au cours des prochains mois, et se disant prête à porter les espoirs d’une « liste de l’ouverture et de l’intelligence collective ».

« Toulon en commun a commencé en 2019 par un rassemblement des partis écologistes et de gauche, mais aussi des citoyens progressistes qui souhaitaient faire évoluer la ville et prendre part aux décisions, a rappelé la mère de famille. Ces énergies-là se sont renforcées autour d’un projet collectif qui, peu à peu, a pris forme. »

Aujourd’hui, des conférences-débats et des groupes de travail se sont ajoutés aux rencontres organisées tous les mois avec les habitants. Ils permettent d’enrichir des points qui constitueront les grandes thématiques de la campagne à venir dans la capitale varoise. Des points du programme qui « seront présentés à l’automne et à l’hiver ».

« Il est temps de passer au XXIe siècle »

Bien entendu, la mise en place du tramway fait toujours figure d’étendard pour la liste « citoyenne, écologique, sociale et solidaire ». Mais la gratuité des transports, inspirée par l’exemple montpelliérain, ainsi que la question du logement, de la culture, de la sécurité et de l’éducation seront aussi des thèmes prépondérants du programme de 2026.

Celui-ci reprendra d’ailleurs les grandes lignes de celui proposé en 2020, « puisque la plupart des idées n’ont pas été réalisées et qu’elles restent d’actualité », dixit Philippe Leroy, autre élu de Toulon en commun. « Notre diagnostic sur l’état de la ville aujourd’hui nous fait considérer que beaucoup de choses sont à faire car elles ont été laissées de côté et sont restées dans l’immobilisme des années 80 », estime Magali Brunel.

Et d’ajouter: « Nous avons une ville qui respire les inégalités et qui continue à les produire. Il me semble que dans notre projet, il est temps de passer au XXIe siècle et à une démocratie participative. C’est dans ce contrat démocratique que nous souhaitons orienter notre campagne. »

La porte toujours ouverte pour LFI?

Une campagne qui se fera sans le soutien de La France insoumise? Si les contacts ne sont pas rompus, ils se font aujourd’hui bien plus rares avec le parti de gauche, qui pourrait proposer sa propre liste. Les membres de Toulon en commun assurent néanmoins « laisser la porte ouverte » à ceux qui « veulent le rassemblement » et « se reconnaissent » dans leur charte.

Patience, donc, d’autant que les autres noms qui représenteront le groupe sont encore loin d’être arrêtés. Le meilleur « cocktail » ne sera composé que dans quelques mois, à partir de l’ensemble des personnes qui se seront engagées dans l’aventure, que l’élu André De Ubeda aborde rempli d’espoir: « On a la possibilité, à Toulon, que la gauche gagne. » « Et l’avenir de Toulon, il est en commun », conclut Magali Brunel, dont la campagne semble bien avoir débuté.