A la sortie du Florida Palace, dans le 10e arrondissement, les militants du RN ne s’attardent guère. Ce samedi matin, le meeting du parti lepéniste à Marseille aura duré à peine plus d’une demie heure. Dans la salle de mariage, pour soutenir Marine Le Pen, condamnée à cinq ans d’inéligibilité pour détournements de fonds publics, à peine plus de 200 participants (les organisateurs en revendiquent 600).
« Depuis lundi nous avons eu des centaines d’appels de gens qui disaient qu’ils voulaient faire quelque chose », assurait pourtant à l’entrée le responsable départemental du RN dans les Bouches-du-Rhône, Franck Allisio. Alors avec le feu vert de Jordan Bardella, il a organisé dès mardi ce meeting, « pour canaliser la colère, l’indignation des gens ».
Dans la salle, les militants du RN dénoncent une décision de justice politisée, voire «un complot politique pour que Marine ne puisse pas se présenter en 2027 », comme l’assure cette cheffe d’entreprise, la cinquantaine. « Il y a une dictature en France en train de s’installer», insiste celle qui assure que le RN n’est pas d’extrême droite, « mais extrêmement français ».
Sur scène, Franck Allisio assure que cette mobilisation vient défendre l’Etat de droit et la séparation des pouvoirs, explique que « Marine est aujourd’hui victime de quelque chose qui la dépasse ». Il s’en prend à Jean-Luc Mélenchon qui parlait de sédition, « avec son cortège de fichés S, de militants d’extrême gauche, d’antisémites, d’islamistes. Tout ça, c’est l’anti-France », lâche le député de Vitrolles, en reprenant l’antienne pétainiste.
Mais surtout, il cible « la caste » au pouvoir. « La caste gouverne mal, mais se défend bien », attaque-t-il en dénonçant un « excès de pouvoir ». Il peut surfer sur le soutien du Premier ministre François Bayrou, qui se disait « troublé » selon son entourage par la peine d’inéligibilité. Alors Franck Allisio appuie : « Ce pays est malade de sa démocratie. » Et promet que ce meeting n’est que « l’avant garde ».