Face à la montée des tensions internationales, seize Etats membres de l’Union européenne montent au créneau pour sécuriser leur avenir militaire. Ils demandent officiellement à être exemptés temporairement des règles de stabilité budgétaire afin d’accroître leurs dépenses de défense.
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– Seize pays ont sollicité la clause dérogatoire permise par la Commission européenne.
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La Belgique, la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, la Croatie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, le Portugal, la Slovénie, la Slovaquie et la Finlande demandent à la Commission européenne à être dispensés des règles de stabilité budgétaire pour pouvoir augmenter leurs dépenses militaires. Cette requête s’inscrit dans le cadre du Livre blanc pour la défense, présenté en mars par la Commission. Le texte autorise les États à dédier jusqu’à 1,5 % de leur PIB annuel, sur 4 ans, à la défense, sans que ces montants ne soient pénalisés par les contraintes budgétaires habituelles sur le déficit ou la dette.
Comme le relaie Le Monde, les pays concernés entendent ainsi répondre à deux urgences : la menace russe persistante et le risque de retrait stratégique des États-Unis du continent. Douze d’entre eux ont déjà formellement déposé leur demande, quatre autres s’y sont engagés. L’objectif est ambitieux : mobiliser jusqu’à 650 milliards d’euros d’ici 2030 pour renforcer les capacités militaires européennes. Un chiffre qui reste une estimation, mais reflète la volonté de Bruxelles de muscler sa politique de défense commune.
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La France n’a pas sollicité la clause dérogatoire
La France, pourtant acteur central en matière militaire, reste pour l’instant en retrait de cette dynamique. Tout comme l’Espagne ou l’Italie, elle n’a pas sollicité la clause dérogatoire, même si elle s’est engagée à augmenter ses dépenses. Malgré une hausse de 31 % des budgets militaires des Vingt-Sept depuis 2021, atteignant 326 milliards d’euros en 2024, l’exécutif européen estime l’effort encore insuffisant. «C’est mieux, mais ce n’est pas suffisant», a en effet martelé la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, le mois dernier. L’invitation à rejoindre l’initiative reste ouverte.
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