Fin du silence

Le 23 janvier dernier, les élèves du Conservatoire régional du Grand Nancy, leurs parents, les enseignants et les personnels apprenaient le décès soudain de Boris Vidal, directeur de cette structure à la tête de laquelle il avait été nommé en juin 2024.

Dans un mail adressé, notamment, à ses supérieurs hiérarchiques de la Métropole, il fait part d’un mal-être lié à sa fonction. « J’ai fait de mon mieux avec une équipe difficile. Chaque chose étant remise en question […] Je n’ai plus la force de tenir », écrivait-il.

Dans notre dossier paru mardi 29 avril, des salariés faisaient état d’un « climat délétère », d’un « management toxique » ou encore de « conditions de travail décourageantes ». Le principal blocage auquel il a été confronté était la situation contractuelle de certaines personnes occupant des postes administratifs.

Enquête demandée par la Métropole

Une enquête administrative avait été demandée par la Métropole après la mort du directeur. Mais un délégué syndical de la structure, Guillaume Kuntzel, également destinataire du mail de Boris Vidal, estimait que « c’est une enquête orientée, dans laquelle la Métropole cherche à se protéger ». Les 120 professeurs de la structure ont eu connaissance des résultats de l’enquête le 24 avril, alors qu’ils avaient été présentés le 4 avril à 18 personnes.

Le suicide de Boris Vidal, en janvier, a ravivé d’anciennes blessures, comme celles de Laurence Brygo, ancienne directrice adjointe, dont la maladie professionnelle a été reconnue « imputable au service ».

En service entre 2006 et 2019, elle fait un burn-out : « J’étais épuisée, je ne comptais pas mon énergie, j’étais parfois au conservatoire du lundi au dimanche. » Des rapports psychiatriques attestent d’un trouble anxiodépressif lié au travail.

Management « malsain » ?

Lundi 28 avril, deux syndicats et l’association des parents d’élèves et d’élèves écrivaient une lettre ouverte à Mathieu Klein, gestionnaire en chef du conservatoire. « Le conservatoire de Nancy est un service dysfonctionnel depuis de nombreuses années. » Parmi leurs griefs, des « méthodes de management malsaines, basées sur l’iniquité, l’opacité, la défiance et l’hypocrisie ».

Nouveau rebondissement mercredi 30 avril : Hocine Chabira, élu en charge de la culture à la Métropole, annonce que « l’inspection générale des affaires culturelles » va être sollicitée, « afin que l’établissement puisse bénéficier de l’expertise de son autorité de tutelle, le ministère de la Culture ».

Aucune date concernant cette expertise n’a, pour l’instant, été communiquée.