La Coupe d’Europe de rugby existe depuis 1996. Toulouse l’a remportée quatre fois (1996, 2003, 2005 et 2010) et personne n’a fait mieux. Mais Toulon, sacré en 2014 et 2015 peut réussir la passe de trois victoires d’affilée le 2 mai 2015 à Londres sur le prestigieux terrain de Twickenham. Son adversaire est le même qu’en 2013, Clermont, qu’il avait alors battu difficilement cette année-là à Dublin (16-15).
L’invincible armada de Toulon
Même si l’Anglais Jonny Wilkinson a quitté le club en fin de saison dernière, le RCT reste une machine impressionnante, puissante, incisive et réaliste. Bernard Laporte manage toujours une équipe de champions internationaux, avec le Gallois Leigh Halfpenny, les Australiens Matt Gitau, Drew Mitchell, les Sud-Africain Bakkies Botha, Bryan Habana, l’Anglais Steffon Armitage, le Néo-zélandais Cris Masoe, les Français Mathieu Bastaraud et Guilhem Guirado.
Pourtant Toulon est pris de court en début de match. Les Toulonnais sont menés au score sur deux pénalités de Camille Lopez (0-3 puis 0-6 à la 12e minute). Sur un dégagement raté de Sébastien Tillous-Borde, le centre clermontois Wesley Fofana aggravait la marque avec un essai en coin ponctué d’un joli vol plané (3-11, 24e). Toulon sur le reculoir ? Non car avec trois pénalités du Gallois Leigh Halfpenny (9-11, 32e), le retour en force des Varois se faisait sentir en fin de première mi-temps. Profitant d’un coup de pied hasardeux de Nick Abendanon, les Toulonnais s’emparaient des commandes du match grâce à un essai de Mathieu Bastareaud que transformait ensuite Halfpenny (16-11, 40e).
« C’est la force des grandes équipes, c’est la force des grands joueurs »
Dès le retour des vestiaires, Toulon accentuait sa pression et Halfpenny passait une nouvelle pénalité (19-11, 51e). Cependant Clermont ne s’avouait pas vaincu et parvenait à revenir dans le match grâce à un essai d’Abendanon et une transformation de Lopez (19-18, 62e). Un seul point de retard, comme lors de la finale de 1993…
Bryan Habana lancé à l’assaut de Clermont. Getty Images via AFP
Mais Toulon, acharné en défense, conservait son maigre avantage et parvenait à creuser l’écart avec son ailier australien Drew Mitchell, auteur d’un débordement fatal pour les Clermontois (24-18, 69e). Cette fois le score n’évoluait plus, Toulon était bien le premier club à remporter trois fois de suite la Coupe d’Europe.
Franck Azéma, l’entraîneur de Clermont, très déçu, ne pouvait que constater : « À partir de la 20e minute, les Toulonnais ont dominé dans la dimension physique. Il n’y a rien à dire sur la physionomie du match. On revient bien en deuxième mi-temps, mais ils ont été tueurs sur leurs temps forts. C’est la force des grandes équipes, c’est la force des grands joueurs. »
Si Clermont rejouera une finale de Coupe d’Europe, et la perdra à nouveau, en 2017 face aux Saracens, Toulon ne reviendra jamais à ce niveau de compétition…
Bakkies Botha et Toulon renverse Clermont à Twickenham le 2 mai 2015. Getty Images via AFP
Les équipes :
TOULON : 15. Halfpenny – 14. Mitchell, 12. Bastaraud, 13. Hernandez (Wulf 67e), 11. Habana – 10. Giteau, 9. Tillious-Bordes – 8. S. Armitage, 7. Masoe, 6 Smith (Ferandez Lobbe 58e) – 5. Williams, 4. Botha (Taofifenua 48e) – 3. Hayman (cap), 2. Guirado (Orioli 63e), 1. Chiocci (Menini 49e).
CLERMONT : 15. Abendanon – 14. Nakaitaci (Delany 68e), 13. Davies, 12. Fofana, 11. Nalaga (Rougerie 55e) – 10. Lopez, 9 Parra (Radosavljevic, 56e) – 7. Chouly (cap), 8. Lee (Bardy 55e), 6. Bonnaire – 4. Vahaamahina (Pierre 68e), 5. Cudmore (Pierre 58e, Cudmore 66e) – 3. Zirakashvili (Ric 67e), 2. Kayser (Ulugia 64e), 1. Debaty (Domingo, 48e).