1 Il déteste les majors
En 1967, Jacques Bertin enregistre son premier disque 30 cm, qui remporte le Grand prix du disque de l‘Académie Charles-Cros. En 1978, une critique du Monde estime qu’il pourrait « s’imposer au grand public comme le plus important chanteur français depuis Brel et Ferré. » Mais l’artiste ne veut pas vendre son indépendance aux majors, et crée sa propre maison de disques, Velen. Tant pis si ça se ressent en termes de promo. Depuis, Jacques Bertin a signé 26 albums et une quinzaine de livres.
2 Son père était un des « Castors » de Rennes
Rennes ? « Une ville du labeur, grise et pluvieuse, pleine de bonheurs arrachés avec les dents par les petites gens », estime Jacques Bertin dans une de ses chansons. Il y est né en 1946, rue du Tourniquet, à Bourg-Levesque. Ses parents, catholiques engagés auprès des classes laborieuses, lui insufflent l’esprit de la démocratie chrétienne bretonne. Son père fait partie des Castors, un mouvement de non professionnels qui bâtissaient des maisons en coopérative.
3 Il rêve d’une Maison de l’histoire de la chanson
Jacques Bertin n’a peut-être pas atteint la reconnaissance du grand public, mais il ne s’est pas non plus éteint comme tant de comètes propulsées par des publicitaires en quête de tubes faciles. Fidèle à son amour de la chanson à texte, il s’est investi dans un projet de Maison de l’histoire de la chanson à Vandœuvre-lès-Nancy (54). Début des travaux : septembre 2025.
4 Il n’est pas contre le piratage
Au-delà de sa musique, c’est peut-être dans le débat sur le piratage que la personnalité singulière et les engagements de Jacques-Bertin se révèlent le mieux. D’un côté, l’homme se déclare solidaire des artistes qui doivent être justement rétribués… D’un autre côté, il se voit mal entrer en résistance aux côtés du show-business, cet « ennemi du genre humain ». « Qui a tué les disquaires ? C’est l’industrie culturelle ! », s’exclame celui pour qui le piratage permet aussi à des artistes de se faire connaître d’un nouveau public.
« Louvigné-du-Désert, arrêtons-nous nous irons boire/Dans un petit café ouvert aux premiers froids de la mémoire… » Il fallait chanter cette commune d’Ille-et-Vilaine (3 000 habitants) au nom poétique située sur la route du Mont-Saint-Michel. Les chansons de Jacques Bertin sont écoutables en ligne et sur les plateformes de streaming.