Une nouvelle rencontre entre le maire, son équipe et les habitants du quartier de Pierreplane a été organisée sur place ce mercredi matin. Deux heures d’échanges nourris, durant lesquels plusieurs points de crispation ont été évoqués. À commencer par l’OAP (1) décidée pour ce quartier, qui doit entrer vigueur en même temps que l’approbation de la révision du Plan local d’urbanisme (PLU), dont le vote est prévu lors du prochain conseil municipal, le 23 mai.

Pour rappel, cette OAP ouvrira des droits à construire sur ce secteur déjà urbanisé de la ville pour un maximum de 109 logements supplémentaires, dont 50% sociaux (ce quota s’appliquera uniquement sur les programmes de plus de 4 logements), en réponse aux obligations gouvernementales de produire de l’habitat.

Pas d’expropriation, promis?

Face à la crainte des expropriations qui s’est exprimée, Jean-Paul Joseph a promis qu’il n’y aurait jamais recours, pas plus que les maires précédents ni, veut-il croire, les prochains, qu’il « n’imagine pas œuvrer contre l’intérêt des Bandolais ». Dès lors, il a été réaffirmé que tant que les propriétaires ne seront pas vendeurs, les promoteurs ne passeront pas.

Un riverain désireux de construire sur son terrain une annexe pour sa fille a par ailleurs été rassuré: les réhabilitations et les extensions seront autorisées tant qu’elles respectent les règles d’urbanisme.

Un autre sujet a largement occupé les débats, celui du risque inondation, dont s’est emparée l’association Agir pour Pierreplane (nos précédentes éditions).

Pour rappel, ce point précis avait conduit le commissaire enquêteur, lors de l’enquête publique sur le nouveau PLU, à émettre une réserve critique. Il préconisait des études hydrauliques complémentaires, aujourd’hui réalisées, pour établir plus précisément le risque. Celui-ci est effectivement « fort à très fort » à certains endroits, a confirmé le maire, mais « faible à modéré » à d’autres, et notamment « là où des constructions seront permises ».

Le résultat d’études cruciales connues après le vote du PLU

Tel un gage qu’il « partage les inquiétudes » des habitants, l’édile a par ailleurs rappelé avoir « beaucoup insisté », avant même la réserve, afin d’obtenir ces études complémentaires par la communauté d’agglomération (dont relève la compétence sur les réseaux d’eaux pluviales). Aujourd’hui, la Ville assure que les résultats de ces études sont compatibles avec le maintien de l’OAP (et donc avec le vote prochain du PLU, sans devoir passer par une nouvelle enquête publique puisque les modifications à apporter « ne remettraient pas en cause son équilibre global »). Le problème, pour les membres d’Agir pour Pierreplane présents à la réunion, c’est qu’ils n’auront pas accès aux conclusions avant le vote du PLU, ce qui pour eux est « inadmissible ». Mais Jean-Paul Joseph, qui le regrette également, a expliqué en substance que cette rétention, indépendante de sa volonté, est dictée par le cadre légal, s’appuyant même sur un arrêt du conseil d’État, en ce sens.

L’association est donc obligée, d’ici là, de croire que la mairie aura pris la réelle mesure du risque dans ce quartier, par le passé plusieurs fois touché durement par le phénomène de ruissellement. Dans le cas contraire, elle se réserve aussi la possibilité de déposer un recours.

 

1. Orientation d’aménagement et de programmation.

Antenne relais : le maire soutient l’opposition

Le projet d’implantation d’une antenne relais dans le quartier, boulevard des Graviers, sur un terrain inutilisé appartenant à la SNCF, a motivé quelques habitants à se munir de pancartes pour afficher leur opposition. Avant même que certains ne prennent la parole sur ce sujet, le maire a fait un point sur la situation. En commençant par assurer ses interlocuteurs de son « soutien à [leur] combat ».

Mais le pouvoir seul d’un maire ne suffit pas toujours à obtenir gain de cause. Il a ainsi expliqué (et souvent dû réexpliquer face à l’insistance de certains Bandolais) que « la ville ne peut pas s’opposer à une déclaration préalable de travaux si elle est conforme au PLU ». Comme ici. Et ce, même si le propriétaire du terrain n’a pas (encore) donné son accord. D’ailleurs, est-ce le cas ?

« Free n’a même pas répondu à notre demande de rencontre »

Pour tenter d’en savoir plus, le maire a donc écrit à SNCF Réseau, qui l’a simplement informé n’avoir reçu aucun dossier. Mais sans plus de précision sur un éventuel deal avec Free… Un opérateur que Jean-Paul Joseph ne porte pas dans son cœur : « Nous leur avons écrit pour leur demander une médiation, pour qu’ils viennent sur place, pour en parler… Ils n’ont même pas répondu à cette demande ! Ils arguent seulement de la décision de non-opposition à une déclaration préalable, ce qui confirme selon eux la régularité de leur démarche. »

Le maire de Bandol encourage néanmoins les riverains à persister, soufflant notamment des pistes à creuser du côté « du Code des postes et des communications électroniques, susceptible, lui, de remettre en cause le projet », en se penchant sur les règles de mutualisation des opérateurs, particulièrement. Les échanges ont également accouché de quelques idées à développer, comme l’acquisition du terrain par la Ville. Faut-il encore connaître les intentions réelles du propriétaire…