Vladimir Poutine assure que des Français combattent du côté russe dans la guerre en Ukraine.Ils feraient partie du bataillon « Normandie-Niemen », nom faisant référence à l’unité de chasse envoyée aux côtés de l’armée soviétique contre l’Allemagne nazie en 1942.Pour le géopolitologue Alexandre Negrus, il s’agit du « prolongement d’une stratégie cognitive agressive ».
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LCI Midi
Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré que des combattants Français s’étaient joints à l’armée de Russie dans les combats en Ukraine (nouvelle fenêtre). Une annonce choc, alors que la France est l’un des soutiens de l’Ukraine dans le conflit. Ces soldats feraient partie d’une unité baptisée « Normandie-Niémen », en référence au bataillon de chasse français envoyé aux côtés de l’armée soviétique contre l’Allemagne nazie en 1942. Un rappel « symbolique » et une « perversion de l’histoire », qui rentre dans une stratégie de guerre cognitive de Vladimir Poutine, explique, Alexandre Negrus, président de l’Institut d’études de géopolitique appliquée.
« Là, on est en plein milieu de la guerre cognitive », explique-t-il. C’est-à-dire une méthode utilisée dans un conflit pour « influencer les croyances et les comportements des individus », voire de « polariser l’opinion » et « radicaliser certains groupes » afin de diviser une société, explique l’Otan (nouvelle fenêtre). Cela va donc plus loin que la propagande.
En termes d’image, ça peut avoir un impact modéré
Le général François Chauvancy, consultant géopolitique
« On est dans le prolongement d’une stratégie cognitive agressive qui bat son plein aujourd’hui. Et avec ce rappel tout à fait symbolique et cette perversion de l’histoire, dans le cadre de cette soi-disant opération militaire spéciale qui est en fait une guerre d’agression et coloniale contre l’Ukraine », estime Alexandre Negrus.
Et d’ajouter : « Vladimir Poutine aujourd’hui cherche à diviser encore plus les Européens à l’approche des commémorations à venir, mais en plus dans un contexte fortement compliqué d’organisation européenne face au lâchage américain. » Les États-Unis menacent en effet de quitter la table des négociations au vu de l’immobilisme des discussions entre la Russie et l’Ukraine.
C’est la première fois que Vladimir Poutine affirme que des citoyens français se sont joint à ses rangs. Mais le général François Chauvancy, consultant géopolitique LCI, veut relativiser : « C’est combien ? Je dirais qu’il n’y a rien d’extraordinaire. […] En termes d’image, ça peut avoir un impact, je pense, modéré. » Et d’ajouter : « La propagande ou l’image de propagande peut être supérieure à la réalité des effectifs présents sur le champ de bataille. »
Gaëlle SHEEHAN