Un seul mot d’ordre, ce vendredi 2 mai au soir place Félix-Baret, à Marseille (6e) : « Nous sommes tous Aboubakar. » À l’appel du Conseil départemental du culte musulman des Bouches-du-Rhône (CDCM 13), plus de 200 personnes se sont retrouvées devant la préfecture (6e) pour un moment de recueillement en la mémoire d’Aboubakar Cissé, ce jeune Malien qui a été tué de plusieurs dizaines de coups de couteau le 25 avril par Olivier Hadzovic pendant qu’il priait dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard.
Lors d’une marche, dimanche soir dernier, les membres de la communauté musulmane de Marseille pleuraient leur choc et leur tristesse. Ce vendredi, c’est leur colère, le besoin de justice et de la reconnaissance du caractère islamophobe de ce crime qu’ils exprimaient. « Nous avons passé la semaine à être rongés d’angoisse. J’ai été soulagé que le meurtrier soit arrêté (en Italie dimanche soir, il pourra être remis à la France mi-mai, NDLR), le savoir dans la nature me terrifiait. Maintenant, je ne comprends toujours pas pourquoi la justice prend autant de pincettes pour qualifier cet acte de terroriste. On l’aurait fait pour n’importe quel autre crime dans un lieu de culte », estime Yasmine, une habitante du 12e arrondissement de 26 ans.