Par

Fabien Massin

Publié le

2 mai 2025 à 18h16
; mis à jour le 2 mai 2025 à 18h26

À l’instar de la rue Massacre, c’est une rue à part dans le centre-ville de Rouen (Seine-Maritime) : la rue Saint-Nicolas. Une artère historique au charme incontestable, surtout dans la portion se situant entre la rue de la Croix-de-Fer et celle de la République. Une rue agréable et piétonne, où les commerçants présents n’hésitent pas à installer leurs propres petites tables pour s’y poser aux beaux jours. Une rue dans laquelle le commerce, justement, est aujourd’hui à la fois divers, vivant, et en large partie indépendant. Situation qui n’a pas toujours été le cas, comme nous le racontent ceux qui sont là depuis longtemps.

Mode, jouets anciens et en bois, décoration…

Sur la quarantaine de cases que compte la rue, une seule est actuellement vide, dans le haut de la rue, la partie reconstruction d’après Guerre, près de la rue des Carmes. Parmi elles, on trouve (recensement non exhaustif) : de nombreuses boutiques de mode, dont beaucoup d’indépendantes ; un café, une boulangerie et une crêperie ; une boutique de créations de bijoux et accessoires ; une galerie d’art récemment ouverte consacrée à l’univers marin ; une boutique de déco ; une boutique d’artisanat oriental (Turquie, Syrie et Égypte) ; une boutique de jouets anciens et une boutique de jouets en bois ; des coiffeurs/barbiers ; un tatoueur ; des concepts stores ; une épicerie fine ; des brocantes ; un institut de beauté ; ou encore, un magasin de chapeaux. Et bientôt une bijouterie parisienne.

« Nous sommes dans un très beau quartier, historique, à l’image également de la rue Saint-Romain, et riche en commerces indépendants, se réjouit Ingrid Degremont, à la boutique du même nom (création de bijoux/accessoires), par ailleurs présidente du comité de rue. Nous sommes comme un petit village, et entre commerçants nous nous entendons très bien. »

Cette association de commerçants organise plusieurs animations au cours de l’année : fête de la Saint-Nicolas, apéro des commerçants, Halloween, etc., et peut-être une première foire à tout à la fin du mois de mai, si les autorités la valident sur le plan de la sécurité (avec la question de l’accès/évacuation, dans un quartier piéton et aux voies étroites).

Un peu plus loin, Édith tient la boutique de décoration Bazar de luxe, micro chaine que l’on trouve aussi à Marseille, Toulouse et Lyon. « Cette rue s’est bien développée, souligne-t-elle. Je suis Rouennaise et je me souviens qu’avant, elle n’avait rien à voir avec ce qu’elle est aujourd’hui. La rue n’était franchement pas terrible alors qu’aujourd’hui, c’est une rue mignonne comme tout, dans laquelle on trouve plein de choses différentes, coiffure, déco, fringues, etc… Et l’ambiance est super, c’est un bonheur de travailler là. »

Presque aucun commerce dans les années 1980

Au 41 de la rue Saint-Nicolas, il y a la boutique Aux jouets en bois, ouverte en 1988, reconnaissable à sa fameuse devanture jaune. Sa créatrice, Martine Benoist, a passé le flambeau en 2022 à sa fille Élise Tyc. « Quand je suis arrivée ici, il n’y avait que deux commerces dans cette partie de la rue, se souvient Martine. C’est sûr que le quartier a beaucoup évolué, à l’époque, il n’avait presque rien et désormais, on y trouve une grande diversité de commerces. C’est devenu une rue très cotée. Et pour avoir été présidente du comité de rue, je souligne que l’entente entre commerçants est excellente. »

« Nous avons même un groupe Whatsapp, informe de son côté Élise. On y partage des infos, on signale des événements… On y fait aussi des plaisanteries. »

Du côté de la Ville de Rouen, l’élu au commerce Sileymane Sow porte un regard bienveillant sur la rue Saint-Nicolas. « Même tonneau que pour la rue Massacre : là aussi, on trouve un comité de rue dynamique, qui sait fédérer et donner de l’impulsion. C’est une rue patrimoniale, héritage du Moyen Âge, une rue instagrammable, par ailleurs remplie de commerces indépendants, avec les emblématiques boutiques de jouets, qu’on ne voit plus ailleurs. »

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