Sur les quatre membres de la fratrie, seuls les deux plus grands avaient fait le déplacement au tribunal judiciaire de Nantes, mercredi 30 avril 2025. Au moment de prendre la parole sur la façon dont il voyait l’avenir avec leur père, deux versions se sont opposées. Je l’aime et j’ai aussi besoin de son amour , a confié le fils aîné, prêt à renouer le contact. Pour moi l’amour d’une mère suffit, je n’ai pas besoin de celui d’un père , a de son côté déclaré sa petite sœur de 16 ans.
Secoué par ces montagnes russes émotionnelles, le prévenu a eu besoin de temps pour reprendre la parole. Ce maçon d’une quarantaine d’années était jugé pour des violences habituelles, majoritairement psychologiques, exercées à l’encontre de ses enfants et de son ex-compagne. Les faits se sont déroulés entre janvier 2020 et mars 2023, alors que la famille résidait dans une commune du pays d’Ancenis.
« Je n’ai pas eu de bouquin pour apprendre à élever mes enfants »
Séparé en janvier 2022, le couple avait continué à cohabiter. Cela avait donné lieu à plusieurs disputes. Au cours de l’une d’elles, l’homme avait enfermé la femme sur la terrasse pendant plus d’une demi-heure. Une autre fois, il avait menacé de la couper en rondelles. Et à une reprise il l’avait giflé en réponse à une claque de la jeune femme. En tant que maçon, on a de la force dans les bras », commente le prévenu, qui a reconnu les faits.
Avec ses enfants, il était adepte de la fessée et des propos rabaissants voire humiliants. Pour un vêtement trop court, sa fille était associée à une travailleuse du sexe. L’un des fils, critiqué pour son surpoids, devait parfois faire le piquet sur un pied. Je n’ai pas eu de bouquin pour apprendre à élever mes enfants. J’avais une méthode mais elle n’était pas bonne », réagit le quadragénaire, élevé à coups de martinet par sa mère.
Une peine avec sursis et obligation de soins
Son casier porte trace d’une mention pour une conduite sous stupéfiants. Conformément aux réquisitions, le tribunal l’a condamné à dix-huit mois de prison assortis d’un sursis probatoire. Pendant les deux prochaines années, il aura l’interdiction de paraître au domicile de son ex et devra justifier de soins psychologiques ou psychiatriques. L’homme devra indemniser les cinq victimes et il ne pourra entrer en contact avec sa fille aînée pendant trois ans.