46 ans après ses derniers pas en première division, le club parisien, détenu par la famille de Bernard Arnault, jouera en Ligue 1 la saison prochaine aux côtés du PSG.
Soir de fête à Paris. Tenu en échec à Martigues (1-1) mais profitant du match nul renversant entre Metz et Rodez (3-3), lors de la 33e et avant-dernière journée de Ligue 2, le Paris FC a officiellement validé sa montée en Ligue 1 ce vendredi. Le club parisien, frustré à quatre reprises en barrages d’accession ces dernières saisons, retrouvera la saison prochaine une élite du football français qui lui échappait depuis 1979, après un premier passage entre 1972 et 1974.
Conséquence directe de cette réussite : pour la première fois depuis 1990 (c’était le Racing Club de Paris et le PSG à l’époque), il y aura deux équipes de Paris en première division à l’été 2025 : l’ambitieux promu et le champion de France, le Paris Saint-Germain. Les deux voisins joueront d’ailleurs leurs matchs à domicile à quelques mètres d’écart – mais sans doute pas les mêmes jours – respectivement au stade Jean-Bouin (partagé par le Paris FC avec le Stade Français en Top 14) et au Parc des Princes.
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Premier objectif atteint pour la famille Arnault
Cette montée en Ligue 1 est une première grande victoire pour la famille de Bernard Arnault qui a racheté, via sa holding, le club du Paris FC en novembre dernier, soutenu par le groupe autrichien Red Bull dont le directeur du football n’est autre que l’Allemand Jürgen Klopp. Avec encore une journée à disputer (réception d’Ajaccio), le Paris FC (2e) peut même rêver du titre de champion de France de Ligue 2. Il faudra pour cela combler les deux points d’écart avec le leader Lorient, battu ce vendredi à Ajaccio (2-1). Le FC Metz, 3e, jouera les barrages.
Dans un premier temps, le Paris FC souhaite se stabiliser dans l’élite avant de viser dans quelques saisons «les places européennes», selon Pierre Ferracci, le président historique. «Il faut commencer par éviter tout accident industriel qui consisterait à nous voir repartir en Ligue 2 dès la fin de saison prochaine», prévient le dirigeant, qui laissera sa place à l’un des enfants de Bernard Arnault en 2027, probablement à Antoine qui l’accompagne depuis le rachat. «Certains diront que c’est une communication à la Guy Roux, reprend-il, qu’avec la famille Arnault, il y a le capital pour avoir des ambitions plus fortes, mais nous avons trop de respect pour toutes les équipes que nous allons affronter et qui sont là depuis des décennies pour tenter de nous maintenir sans brûler les étapes».
Se pérenniser en Ligue 1
«Monter a été une lutte acharnée», rappelle Stéphane Gilli, l’entraîneur depuis deux saisons. «Avec Lorient, Metz et Dunkerque, on s’est battu chaque week-end. Cette montée met en lumière tout le travail accompli depuis des années». Si le PFC est en avance sur les temps de passage fixés lors de son rachat, une tâche gigantesque reste à accomplir pour répondre aux attentes. Dans le recrutement tout d’abord, pour assurer le maintien en Ligue 1. «On va renforcer l’équipe. Voir à quels postes il faut à tout prix mettre des joueurs qui ont l’expérience pour atteindre cet objectif de façon sereine», dit Ferracci.
Red Bull contribue dans ce domaine en intervenant dans la détection de jeunes talents. L’effort porte aussi sur le budget. Le PFC disposait de 30 millions d’euros environ en Ligue 2 quand Montpellier, relégué mais 8e budget de Ligue 1, en dépensait 50 millions pour sa seule masse salariale. Le PFC doit passer devant le gendarme financier du football français le 19 juin avec un budget pour la Ligue 1 qu’il aura préalablement dessiné lors d’un Conseil d’administration le 12 mai, une fois le championnat de Ligue 2 terminé. Les chantiers sont nombreux avant que le Paris FC puisse taquiner sportivement le Paris SG, dans un derby de la capitale dont tout le monde rêve.
Clermont croit au maintien, le Red Star l’obtient
Sur les autres pelouses de Ligue 2, dans un match entre deux prétendants aux barrages d’accession, Dunkerque (4e) n’a pas pu faire mieux qu’un match nul 0-0 contre Laval (6e), à l’instar de Guingamp accroché 2-2 par Bastia (9e). Avec ce point, l’En Avant conserve sa précieuse 5e place, ultime qualificative pour les barrages d’accession en Ligue 1.
Annecy ne peut plus croire à une participation à ce barrage après s’être fait surprendre par Clermont en s’inclinant 3-2 en Auvergne. À une journée de la fin, les Clermontois réalisent eux une très bonne opération dans la lutte pour le maintien en doublant Martigues (17e) pour récupérer la place de barragiste à la différence de buts.
À domicile, Grenoble s’est défait de Troyes (3-1), tandis qu’Amiens a largement battu Pau (4-2) grâce notamment à un doublé de Louis Mafouta (7e, 24e). Relégué depuis le 18 avril, Caen a tenu en échec (1-1) le Red Star, 15e, qui s’assure le maintien.