Publié le
3 mai 2025 à 12h27
L’intervention a été longue pour les pompiers, mais aussi compliquée par l’état de l’appartement ravagé par un incendie à Rouen, dans la soirée du 2 mai 2025. Selon plusieurs sources concordantes, l’ancien occupant du logement était atteint du syndrome de Diogène. On vous explique ce que c’est.
Un appartement encombré par un syndrome de Diogène
Officiellement, deux des appartements de l’immeuble qui a brûlé boulevard Jean-Jaurès sont inoccupés. L’un d’eux, celui qui a été ravagé par le sinistre, était particulièrement encombré. Au point que, selon nos informations, il n’a pas été possible dans l’immédiat pour les pompiers d’effectuer des reconnaissances pour retrouver d’éventuels squatteurs.
Une source policière nous glisse : « L’ancien occupant avait un syndrome de Diogène. J’espère qu’on ne va finalement pas retrouvé de victime à l’issue ».
« La marque d’un isolement physique »
Le syndrome de Diogène est une pathologie qui pousse la personne qui en est atteinte à accumuler compulsivement des objets ou produits alimentaires. Ce n’est pas sans danger, car cela peut entraîner de l’insalubrité et des problèmes de santé.
« Le syndrome de Diogène est presque toujours la marque d’un isolement physique [après un décès ou une séparation, par exemple, NDLR] », expliquait Olivier Martinez, gérant d’une société de nettoyage, à nos confrères d’actu Paris. « Ce sont des gens qui se détachent de tous liens sociaux et s’enferment dans leur bulle. On retrouve la figure de Diogène, un philosophe grec issu d’une famille riche et aisée qui est parti vivre dans un tonneau, dans un état de saleté avancé, comme une sorte de pied de nez à la société. »
Petit à petit, leur logement devient insalubre. Par exemple, si la chasse d’eau tombe en panne, on va avoir honte d’appeler le plombier. Du fait de la présence de nombreuses bactéries liées aux restes de nourritures, aux excréments, elles tombent souvent malades ou contractent des infections.
Olivier Martinez
gérant de Novalia Services
Il s’agit bien souvent de personnes de 50 à 60 ans, plutôt dans des quartiers relativement favorisés. « Dans la moitié des cas, les personnes atteintes d’un syndrome de Diogène sont sous tutelle. C’est donc leur tuteur familial ou institutionnel qui nous contacte. Mais on est également appelés par des particuliers via notre site : de la famille, des voisins… Assez régulièrement, on intervient quand la personne a été retrouvée morte dans son domicile », déplore le « nettoyeur de l’extrême ».
Pour l’heure, le bilan de l’incendie à Rouen ne fait état d’aucun blessé. L’enquête doit maintenant déterminer les circonstances du sinistre, et espérons qu’elle n’aboutira pas à une macabre découverte.
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