Les organisateurs donnaient le ton dès le début des discours. « Nous sommes là pour rendre hommage à Aboubakar Cissé, ce jeune homme de 22 ans, sauvagement assassiné, alors qu’il priait à la mosquée de la Grande-Combe, dans le Gard. Nous ne sommes pas là au nom d’un parti ou d’une association. »
Mais cette mise au point n’a pas suffi. Dès la prise de parole de Jean-Pierre Berger, premier adjoint au maire de Saint-Étienne, des huées se sont fait entendre. Et après plusieurs discours d’adjoints au maire, une jeune femme s’énervait : « Vous n’avez pas honte de laisser la parole aux membres du pari Les Républicains, c’est à cause d’eux que cela est arrivé. »
Salim Agoudjil, président du comité départemental du culte musulman tançait la foule : « On est dans un moment solennel, laissez de côtés vos différences politiques. »
« Raciste, islamophobie, antisémitisme, on ne peut tolérer ça en France »
Farid renchérissait : « Il n’est pas question de couleur, de religion ici, mais de liberté, le droit d’exprimer sa foi en sécurité dans un lieu de culte. » Stéphane Chevillard, représentant l’évêque de Saint-Etienne, Mgr Bataille, disait « la solidarité des catholiques envers la communauté musulmane. L’Église dénoncera toujours les discours de haine qui nous éloignent les uns des autres.
Karim pour SOS racisme Loire alertait : « De la focalisation obsessionnelle sur l’islam. Restons unis, échangeons pour retrouver un monde plus fraternel. » Jean-Pierre Berger clamait : « Un prêtre tué dans son église, une jeune fille tuée dans son école, un fidèle tué dans sa mosquée. Aujourd’hui, je suis Aboubakar. Demain qui serai-je ? » Et il vilipendait les « extrémistes identitaires et communautaires ». Siham Labich, adjointe, disait « sa tristesse, son émotion et sa colère ».
Elle martelait sous les applaudissements : « C’est un acte terroriste. On ne peut plus mourir en France, pays de la laïcité, parce que l’on est musulman, juif, chrétien ou athée. » Pierre-Marie Dugas, pour la ligue des Droits de l’Homme, dénonçait « raciste, islamophobie, antisémitisme, on ne peut tolérer ça en France ».
Salim Agoudjil concluait : « Nous sommes réunis pour une cause noble. Cet acte découle directement de la politique du rhinocéros voulu par certains. Ils veulent nous imposer un modèle de vie et imputent aux musulmans français tous les maux de notre pays. Ensemble, enfants de France, continuons à bâtir la France. »