Les visages étaient marqués, vendredi soir. Plus que de coutume, parce que le combat fut rude entre Montpellier et Tours, évidemment. Mais aussi parce qu’il s’est joué dans des conditions de chaleur éprouvantes avec une salle Grenon qui s’est transformée en giga sauna de plus de 3.000 personnes ! Et de fait, pendant la rencontre, on a vu à chaque pause des poches de glace être apposées sur le cou des uns, ou le dos des autres.

« Tout le monde est cramé » résumait en une phrase Corentin Phelut, le libero montpelliérain après ce bras de fer qui a, aussi, duré plus de 2 h 15… Or, tout le monde va devoir remettre cela coûte que coûte, dès ce lundi dans un match 3 décisif, en toute logique explosif entre deux équipes qui devront tout laisser sur le terrain sous peine de renoncer à cette ambition qui les mène depuis le début de la saison, celle de devenir champion de France…

Des protocoles préparés en amont

C’est peu dire que sitôt les poignées de mains échangées au pied du filet vendredi, Montpelliérains et Tourangeaux n’avaient qu’une idée en tête : récupérer. Avec un avantage probablement pour le Tours VB de pouvoir mettre en place un protocole dans son propre espace, là où Montpellier a dû le gérer tout en regagnant Paris en bus après le match pour rentrer fissa en avion ce samedi matin.

Les Héraultais ont donc pris soin de s’étirer au plus vite sur le terrain. « La récupération a commencé directement après le match. On a commencé le stretching en collectif, avant une prise en charge individuelle », décrivait vendredi soir Francis Mombo, le kiné montpelliérain qui mettait bien sûr en exergue les clés que sont « le sommeil », « l’alimentation », l’hydratation » mais aussi… « l’avion : c’est un atout en gain de temps et aussi pour les organismes, même s’il y a des variations de pression, de températures ».

Les Tourangeaux voyageront, eux, en bus ce dimanche. Mais en ayant logiquement pleinement rechargé les batteries dès vendredi soir. Tout avait été prévu par le staff, avec un protocole en cas de qualification, et un en cas de match 3. « On avait prévu le pire scénario, qui est arrivé, confirmait Frédéric Guyomarc’h, le médecin du TVB juste avant qu’Aracaju n’entre dans la salle de soins et alors qu’une odeur de bolognaise se répandait dans le couloir du vestiaire tourangeau… On avait prévu massages, soins, le check habituel mais aussi un repas avec des pâtes, du riz que les joueurs prennent directement. »

Manque de glycogène égal « facteur limitant »

Car en matière de récupération, le temps est compté. « Tout stock en glycogène qui n’a pas été récupéré dans les six heures ne le sera pas dans les trois jours, précise Frédéric Guyomarc’h. C’est vraiment un facteur limitant. Si un joueur n’a pas assez de sucre, il va démarrer en déficit, malgré tout ce qu’on lui met dans son assiette, dans sa bouteille, et va peut-être passer à côté de son match, physiquement et mentalement. »

Les joueurs ont consumé bien plus d’énergie qu’à l’ordinaire, vendredi. Le défi aura été pour Montpellier comme pour Tours de recharger au plus vite les batteries.

Les joueurs ont consumé bien plus d’énergie qu’à l’ordinaire, vendredi. Le défi aura été pour Montpellier comme pour Tours de recharger au plus vite les batteries.
© (Photo NR, Julien Pruvost)

Pendant le match, la prévention était aussi de mise. Avec donc tout ce qui pouvait faire baisser la température corporelle des joueurs, que ce soit ces poches de glace ou également, au besoin, du paracétamol. Avec également des boissons adaptées, riches notamment d’électrolytes. « C’est-à-dire tout ce qui est sodium, potassium etc., précise le médecin tourangeau. Dès qu’un match dure plus d’une heure et demie, deux heures ont fait tout pour que du point de vue musculaire les joueurs puissent récupérer plus vite. »

« Des séquelles en termes de fatigue »

Une donnée qui pourrait bien être, in fine, la clé dans cette série. Les températures sont annoncées plus clémentes à Montpellier ce lundi mais celles de vendredi vont « forcément avoir des séquelles en termes de fatigue », pour reprendre les mots d’Alexandre Strehlau. Avec donc 72 h chrono pour les effacer, ou à tout le moins les minimiser.

L’expérimenté Nicolas Le Goff était bien conscient de cet enjeu qui se joue hors du terrain : « Le troisième match arrive très vite. Il va falloir gérer dimanche ce qu’on va faire à l’entraînement. Cela va être la même chose pour Tours, et ce n’est pas facile pour les deux équipes. C’est l’équipe qui gérera le mieux qui l’emportera lundi. »

Et peut-être aussi à celle qui trouvera dans les têtes cette dernière once d’énergie…

Annaïck Mainguy avec Adonis Vesin et Julien Chauvel

Match 3 : Montpellier – Tours, lundi 5 mai, à 20 h. En direct sur beIN Sports.

 

> Rejoignez la communauté NR – Sports Loir-et-Cher sur Facebook.