À un an des élections municipales, Johanna Rolland vante le bilan de sa majorité en matière de sécurité et annonce vouloir maintenir une «mobilisation totalement déterminée sur ce sujet». Des velléités qui se heurtent aux lignes rouges de ses alliés tandis que l’opposition la trouve trop timorée.

Bilan de mandat dans un écrin de verdure. À moins d’un an des élections municipales, la majorité municipale nantaise dresse un bilan de ses cinq années écoulées à la tête de la sixième ville de France. Voire des onze dernières années, dans le cas de la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland. Discrète numéro 2 du Parti socialiste, à Paris, l’éminence grise d’Olivier Faure prend des couleurs dans l’enceinte de la cité des ducs. Sous une coquette petite serre du jardin des plantes, l’édile a fait l’inventaire, jeudi, aux côtés de ses adjoints et alliés locaux, d’une politique inscrite sous le signe de la «bifurcation écologique». Mais aussi de la lutte contre l’insécurité.

La délinquance et les violences liées au narcotrafic ont en effet été les invités surprises d’un mandat marqué, entre autres, par une succession de faits divers sordides et par la hausse du sentiment d’insécurité, en particulier à la sortie de l’épidémie de Covid-19. Autant d’«épreuves» traversées qui ont contribué – avec l’action de l’équipe municipale – à changer Nantes, a indiqué Johanna Rolland. Confortée par les chiffres rassurants de la baisse de la délinquance à Nantes – en recul de 22,56% depuis 2019 – l’édile écarte cependant toute tentation de ralentissement. «Nous allons maintenir notre mobilisation totalement déterminée sur ce sujet, car la sécurité fait partie de la bataille pour l’égalité».

Plus de caméras et de policiers, mais pas d’armes à feu

À rebours des «commentaires parisiens», des «instrumentalisations» et des «outrances», Johanna Rolland a ainsi assumé sa légitimité à travailler, avec les pouvoirs publics, à la sécurité des Nantais. «Nous sommes, à l’échelle du pays, dans un moment de fracturation, d’archipélisation. Une de mes convictions profondes, c’est qu’on a besoin de recoudre la République, on a besoin de faire du lien. Et pour recoudre la République, on a besoin de préserver, de consolider, de cultiver le pacte républicain. À cet égard, les enjeux de sécurité sont essentiels», a souligné l’édile.

Depuis le début du dernier mandat de Johanna Rolland, les effectifs de la police municipale ont ainsi été augmentés, passant de 115 agents en 2020 à 190 en avril 2025. Une brigade de l’espace public et une brigade canine sont venues étoffer cette force, avec de nouveaux médiateurs ; le tout sous le regard de plus en plus fréquent des caméras de vidéoprotection, qui devraient être plus de 400 d’ici la fin de l’année. «Sur ces questions, il y a ceux qui parlent et ceux qui font. Nous, on fait», s’est réjouie la maire de Nantes.

Pas de quoi arracher une moue approbatrice chez les élus municipaux de la droite et du centre. «Johanna Rolland peut nous féliciter de l’avoir bousculé. Rien n’aurait été fait si l’opposition n’avait pas mis à jour son incapacité criante à lutter contre l’insécurité», critique le conseiller municipal d’opposition Guillaume Richard (Horizons) qui continue de trouver l’action municipale bien trop timorée. «Une ville de la taille de Nantes devrait aligner plus de 450 policiers municipaux. En attendant, Johanna Rolland s’arroge le mérite de l’action de l’État et de la police nationale, tout en continuant de se compromettre avec l’extrême gauche anticapitaliste», ajoute-t-il, en référence à la présence, dans la majorité municipale, d’un groupe écologiste opposé à la multiplication des caméras et à l’armement létal de la police municipale. Hasard du calendrier, la mairie socialiste de Saint-Nazaire vient de céder sur ce dernier sujet. À ce jour, la mesure demeure éludée par la majorité nantaise.