Ce n’est pas encore une bête noire, mais le destructeur de rêves lorsque les trophées sont à portée de main. Au moment d’aborder cette demi-finale de Coupe d’Europe, la deuxième de leur histoire, les Bordelais ont forcément deux douloureux souvenirs qui surgissent.
Leur première demi-finale dans la compétition, face aux joueurs d’Ugo Mola, déjà, en 2021 : une défaite 21-9 face à une équipe plus à l’aise dans des conditions de jeu difficiles, qui avait mis la génération Dupont sur la route de son premier titre continental. Et puis, trois ans et trois titres plus tard pour les Rouge et Noir, cette finale pour le Bouclier de Brennus, en juin dernier : une déroute 59-3. Une cicatrice beaucoup plus profonde.
« C’est logique que le Stade Toulousain ait la faveur des pronostics »
Certes, les Girondins ont pris une petite revanche en s’imposant à Toulouse (16-12) dès le début de saison avant de gagner en se faisant peur face à l’équipe bis des Toulousains (32-24) en sortie de 6 nations. Mais c’est bel et bien une victoire ce dimanche, au stade Bordeaux Atlantique, armada contre armada, qui fera oublier les blessures du passé côté bordelais… et ouvrira la route d’un premier titre en club pour tous ses talents.
« C’est logique que le Stade Toulousain ait la faveur des pronostics, a reconnu le manager bordelais, Yannick Bru. On sait quel adversaire on rencontre, la domination qu’il exerce sur le Top 14 [Toulouse est leader avec 10 points d’avance sur l’UBB]. »
« Toulouse a l’expérience de ce genre de matches, mais Bordeaux, depuis 2-3 ans, est une équipe qui monte en compétences, a des résultats probants, et développe un rugby proche de celui du Stade toulousain », souligne Xavier Garbajosa, consultant pour beIN Sports, aux commentaires du match ce dimanche.
L’Union Bordeaux-Bègles, reprise par Yannick Bru à l’été 2023, séduit tous les amoureux de ce sport depuis deux saisons, portée par une ligne arrière 100 % internationale, la fameuse « patrouille de France », guidée par l’un des meilleurs attaquants du monde (Jalibert) et armée des deux ailiers les plus en forme de la planète (Bielle-Biarrey et Penaud). « Les Bordelais sont très forts et efficaces sur les turnovers , les ballons de contre-attaque, et ont marqué des essais comme ça contre l’Ulster et le Munster après avoir mis une grosse pression défensive », reprend Xavier Garbajosa.
Toulouse imprenable face aux clubs français
Il faudra au moins ça pour prendre la mesure des champions de France en titre, certes bien plus abordables que la saison dernière, mais toujours portés par l’aura de leur club à la culture européenne sans égale en France. Malmenés en quarts à Toulon, les tenants du titre se sont fait peur, sauvés par une pénalité de Thomas Ramos (forfait pour ce match) à la sirène.
Mais ils ont prouvé une nouvelle fois à quel point ils sont intraitables lorsqu’ils croisent la route de compatriotes sur les chemins européens. Mis à part Brive en 1998 – une autre époque -, aucune des 16 équipes françaises qui les a affrontés en phase finale de Coupe d’Europe ne les a éliminés. Le défi est immense pour les Bordelais, qui doivent à la fois écrire leur propre histoire, tout en dégageant de l’emprise du club français le plus titré.
Les compositions
Bordeaux-Bègles :
Poirot, Lamothe, Falatea – Coleman, Cazeaux – Diaby, Petti, Samu – Lucu (m, cap.), Jalibert (o) – Bielle-Biarrey, Moefana, Depoortère, Penaud – Buros
Toulouse :
Baille, Marchand (cap.), Aldegheri – Flament, Meafou – Cros, Willis, Roumat – Graou (m), Ntamack (o) – Delibes, Ahki, Barassi, Capuozzo – Mallia