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Anne-Sophie Hourdeaux

Publié le

4 mai 2025 à 8h16

Transformer une école en habitat senior, c’est l’idée à Villeneuve-d’Ascq (Nord), dans le quartier du Breucq. Les travaux devraient commencer au printemps 2026. On y trouvera 15 appartements pour les aînés, deux colocations étudiantes, un jardin, une maison de santé et des espaces partagés. Le site choisi est l’ancienne école Jean-Jaurès, dont la structure sera conservée, au nom de la préservation du patrimoine.

école v ascq résidence seniors
À l’arrière de l’école, une salle municipale, la salle Dequesnes, qui deviendra une sorte de tiers-lieu avec des animations ouvertes sur le quartier. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du NordVille amie des aînés

« Ville amie des aînés » : ce label a été attribué à la ville de Villeneuve-d’Ascq en novembre 2024, avec un niveau déjà prestigieux, catégorie « or » ! Il n’y a qu’un seul niveau au-dessus, baptisé « platine ». C’est dire l’investissement de la commune pour ses seniors, qui représentent 19 % de la population.

Preuve en est la création de la « Maison des aînés » en 2017 et du conseil villeneuvois des aînés (CVDA) en 2022. Celui-ci a travaillé sur un beau projet : la création d’une résidence.

Pour les revenus moyens

Il fallait trouver un lieu : l’idée de reconvertir une ancienne école, Jean-Jaurès, a germé. « Pour les aînés aisés et ceux à faible revenu, il existe des solutions de logements. Mais entre deux, pour les revenus moyens, c’est plus compliqué. On a réfléchi à un projet adapté de résidence pour eux, ceux qui sont autonomes et qui veulent tout en ayant un chez soi individuel, bénéficier de lieu de rencontre », explique Valérie Quesne-Caudron, adjointe aux aînés.

Pour cela, la ville est allée chercher un bailleur, LMH.

Un partenariat avec LMH

Maxime Bitter, directeur de Lille Métropole Habitat (LMH), détaille le partenariat : « Nous avons signé un bail emphytéotique de 60 ans, la Ville reste propriétaire du bâtiment. Nous nous chargeons des travaux. Nous serons sur 15 logements de 30 à 63 m² pour personnes seules ou en couple, au rez-de-chaussée. Les loyers seront entre 590 € pour les T2 et 730 € pour les T3. »

Réhabiliter

L’enjeu est de transformer en résidence un bâtiment qui n’a pas été conçu pour cela. « La Ville tenait à préserver le patrimoine de l’école », détaille encore le directeur de LMH. Il faut dire que le bâtiment a un certain cachet !

C’est le cabinet d’architectes lillois Saison Menu qui a été choisi. Julie Bubrovszky donne les éléments phare du projet : « Le bâtiment en briques date des années 1930, il est en bon état général. Il sera restauré, un seul élément sera démonté, c’est l’ancienne chaufferie, ce qui permettra de faire un parking sécurisé. Les appartements auront chacun une terrasse vu qu’ils donnent tous sur la cour, ce qui leur fera deux entrées, une par l’intérieur, une par la cour. »

La cour devient un jardin

La cour est l’objet d’une attention particulière et va bénéficier d’un relooking verdoyant. « Un tilleul centenaire y est planté, mais le sol autour est bitumé. » L’idée est de végétaliser au maximum la cour pour le bien-être des résidents et aussi créer un îlot de fraîcheur l’été.

L’accessibilité aux personnes à mobilité réduite est au cœur du projet, aussi bien dans les logements que dans la cour. Côté pratique, « les plafonds seront abaissés pour baisser les factures de chauffage, du double vitrage sera installé à chaque fenêtre », dit encore l’architecte.

« Nous avons opté pour des pompes à chaleur réversibles, donc avec climatisation, chaque appartement pourra réguler individuellement son chauffage », ajoute Maxime Bitter.

Intergénérationnel avec des étudiants

En plus des 15 appartements seniors, deux logements plus grands à l’étage seront réservés à des étudiants (2×4), dans le cadre d’une colocation, « pour développer l’intergénérationnel et assurer une certaine sécurité aux résidents. Nous pensons à privilégier des étudiants en médecine, qui accepteraient de se rendre disponibles en cas de problème… », ajoute Valérie Quesne-Caudron

Maison de santé et tiers-lieu

Outre les logements, une maison de santé pluridisciplinaire (MSP), ouverte au quartier et pas seulement aux résidents, et des services d’animation sont prévus. La salle municipale Dequesnes, sous-utilisée, deviendra un tiers-lieu animé en partie par l’association GCSM Artaban. « On veut proposer un véritable lieu de vie, avec des moments de rencontres autour d’animations et d’activités », insiste l’élue aux aînés.

La nature des propositions n’est pas encore connue, « car on va le co-construire avec les résidents » signale Betty Bretel, de GCSM Artaban.

Il faudra encore un peu de patience pour découvrir ce projet, les travaux débuteront au printemps 2026 et dureront 18 mois, pour une livraison fin 2027 ou début 2028.

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