Ils ont eu l’habitude d’enflammer les tribunes de la salle Lawson-Body par le passé. Ce vendredi, lors de la victoire face à Chaumont (3-0), ce sont eux qui se sont enthousiasmés depuis les travées de la bouillante enceinte poitevine. Quelques glorieux anciens du Stade Poitevin ne pouvaient pas manquer ce rendez-vous marquant le renouveau de l’institution stadiste au plus haut niveau hexagonal. À commencer par Dominique Daquin, membre de l’équipe d’Eric Ngapeth qui avait offert le premier titre de champion de France au club poitevin en 1999. « C’est toujours un grand plaisir de revenir à la salle Lawson-Body, glissait l’ancien central, malheureusement blessé lors de la finale face à Paris il y a vingt-six ans. Ça a ravivé pas mal de souvenirs. L’ambiance est toujours aussi bonne, même si on a toujours tendance à dire que c’était mieux avant. Avec la nouvelle réglementation, il y a un peu moins de monde mais les spectateurs sont toujours aussi fervents et derrière leur équipe. On était, par exemple, mené dans le troisième set mais ils ont su remettre le feu et créer la différence. C’est le 13e joueur, le plus important. » Parce qu’il était constitué de 2.241 âmes. Dont celles de Vincent Duhagon et sa famille.
« Dans cette salle, c’est impossible de perdre »
L’ancien réceptionneur-attaquant a, lui aussi, vibré devant la performance de Thibaut Thoral, à qui il faut ériger « une statue tellement il est énorme dans le jeu de l’ombre », Nik Mujanovic, « un senior au milieu de cadets », Thomas Pujol, Maxime Roatta, Brett Walsh et tous leurs partenaires. « Avec ce public derrière eux, on les sent invincibles », assurait-il. Ce club semble, lui, immortel. Même après avoir vécu l’enfer en 2012, quasiment au lendemain de la dernière finale disputée par le Stade Poitevin face à Tours, quand sa situation financière exsangue a entraîné une liquidation judiciaire et une rétrogradation sportive en Élite. Il s’en est relevé pour de nouveau tutoyer les sommets.
Vincent Duhagon (à dr.) a retrouvé avec plaisir Bojidar Slavev, vendredi, à Lawson-Body.
© (Photo cor. NR-CP, Mickaël Pichon)
« Même si ça fera grincer des dents, je pense que la victoire de ce (vendredi) soir, c’est aussi la victoire de personnes comme Brice Donat qui étaient là quand le club était vraiment moribond et en très grande difficulté, exposait Vincent Duhagon, qui a contribué, entre 2013 à 2017, au retour au premier plan d’un club qui avait lancé sa carrière professionnelle en 2001. Des gens sont venus et ont fait le taf. C’était avec une politique qui était ce qu’elle était mais cela a quand même permis au club de remonter, avec des résultats. Ce club est en mutation avec un nouveau projet et un nouveau sponsor. C’est la victoire de ceux qui aiment le Stade Poitevin. » Un club pas comme les autres, peu importe s’il faut lui accoler Volley-Ball, Volley-Beach ou Alterna.
la phrase
« Tout ce qu’il touche se transforme en or. »
Dominique Daquin a connu le jeune Cédric Enard, quand ce dernier débutait chez les pros à la fin des années 90 à Poitiers. Et l’ancien international a senti quelque chose de spécial chez l’actuel manager de l’Alterna SPVB. « Depuis petit, on dit que c’est un gamin qui va aller loin, assurait-il. Pas forcément sur le terrain en tant que joueur mais dans l’encadrement. » L’avenir lui a donné des raisons avec ses beaux parcours à Toulouse, Tours ou Berlin.
Les noms peuvent changer, pas la passion qu’il engendre. Ni les espoirs qui l’accompagnent. « J’espère que ça va aller au bout, assurait Dominique Daquin. D’abord, pour atteindre la finale, ça veut dire qu’il y a des dirigeants qui ont bien travaillé et des joueurs impliqués à 10.000 %. Bravo à eux et bravo au public. Maintenant, une finale ça se gagne. Et dans cette salle, c’est impossible de perdre. »
« Ce n’est plus du tout la même équipe que durant la saison, expliquait Vincent Duhagon, qui a eu l’occasion de commenter plusieurs matchs des Poitevins pour BeIN Sports. C’est assez incroyable à voir comment elle a changé en termes de confiance. Elle est taillée pour aller au bout. On a envie d’en vivre plus. Et dans les années à venir, tous les signaux sont au vert pour que Poitiers compte sur l’échiquier national, voire peut-être même un peu plus. Pourquoi pas rêver encore un peu plus grand… »