Pour de plus en plus d’Américains en quête d’un avenir ailleurs, l’université européenne devient une porte d’entrée stratégique. Le magazine Forbes observe un phénomène discret mais croissant : des citoyens américains de tous âges s’inscrivent dans des cursus universitaires en Europe afin d’obtenir des visas étudiants, qui représentent souvent un premier pas vers une résidence de long terme.

La méthode est simple : rejoindre un programme d’études, bénéficier d’un visa étudiant puis, dans certains cas, prolonger son séjour grâce à un permis de travail ou une carte de résident. “C’est une chose qui prend de l’ampleur”, confirme Jana Sanchez, cofondatrice de GTFO Tours, société d’aide à la relocalisation. Contrairement aux clichés, ces candidats ne sont pas de jeunes étudiants en Erasmus insouciants, mais souvent des adultes en reconversion ou des parents cherchant un avenir plus stable à l’étranger.

Le mouvement dépasse la simple quête éducative. Pour beaucoup, il s’agit d’un choix de société. “L’enseignement supérieur en Europe est non seulement plus abordable, mais aussi de meilleur niveau”, affirme Kim Englehart, fondatrice de l’agence Finding La Dolce Vita. Dans des pays comme l’Italie ou la France, les frais de scolarité peuvent tomber à 2 100 dollars (1 845 euros) par an, contre des dizaines de milliers de dollars aux États-Unis.

Cette stratégie attire également des familles LGBTQ + désireuses d’offrir un environnement plus sûr à leurs enfants. “Beaucoup de parents cherchent à faire sortir leurs enfants, surtout lorsqu’ils sont LGBTQ +”, rapporte Sanchez. Le système n’est pas sans limites – dans certains pays, les années passées avec un visa étudiant ne comptent pas pour l’obtention d’un passeport –, mais il représente une solution alternative concrète à la résidence par investissement ou aux lointaines filières généalogiques. Comme le résume le magazine américain, “cela pourrait être un tremplin vers la construction d’une nouvelle vie en Europe, la vie dont vous avez toujours rêvé”.