« Les poussées récentes de fièvre aphteuse en Europe et l’apparition d’une souche virale exotique au Proche-Orient soulignent le besoin urgent d’une détection au plus tôt et de mesures de biosécurité renforcées, afin de minimiser les impacts de la maladie », recommande la FAO, organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, dans un communiqué. Une souche SAT1, encore inédite dans les régions proche-orientales et de l’ouest de l’Eurasie, a été récemment signalée en Irak, à Bahrein et au Koweit.
La fièvre aphteuse, très contagieuse pour les animaux, mais inoffensive pour les humains
La fièvre aphteuse est endémique au Proche-Orient, mais cette souche-là y était étrangère, probablement venue d’Afrique de l’Est, « ce qui soulève des préoccupations croissantes quant à une extension potentielle du virus », explique l’organisation. L’Europe de son côté connaît une poussée depuis quelques mois, la première dans l’UE depuis 2011, avec une apparition près de Berlin en janvier puis en Hongrie et en Slovaquie. L’Allemagne a depuis été déclarée indemne de la maladie. La fièvre aphteuse, très contagieuse pour les animaux, mais inoffensive pour les humains, peut toucher les animaux sauvages et d’élevage, des porcs aux vaches en passant par les moutons. Elle provoque aphtes et ulcères, et peut être mortelle pour les jeunes animaux.
Le Royaume-Uni interdit l’importation de viande et de produits laitiers issus des pays contaminés
Bien qu’il ne s’agisse « pas d’une menace pour la santé publique », elle « affecte sévèrement la santé animale, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance (des éleveurs, NDLR) en réduisant la productivité des cheptels », souligne la FAO.
L’organisation estime à 21 milliards de dollars sur un an les coûts liés aux pertes de production et à la vaccination dans les régions concernées. « Mais le poids économique réel de la fièvre aphteuse est sans doute plus élevé si l’on inclut les perturbations générées sur le commerce, local et international. Ces impacts peuvent avoir un effet dévastateur sur les communautés rurales et les entreprises dépendant de l’élevage », ajoute-t-elle.
Illustrant les effets de dominos sur le commerce, le Royaume-Uni par exemple a interdit depuis janvier l’importation de produits laitiers et carnés issus des pays européens où le virus a été détecté. Parmi les mesures recommandées aux États concernés, la FAO appelle à des campagnes de sensibilisation des éleveurs, à des mesures de « biosécurité » (séparation et examen des animaux malades, ne pas mélanger les cheptels dans les transports ou sur les marchés…). La vaccination « peut aussi être un outil très efficace », ajoute-t-elle.